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| | | | | | Le rêveur casqué
Christian de la Mazière | | | En 1971, le film de Max Ophüls, "Le Chagrin et la Pitié" révéla au grand public Christian de la Mazière qui témoignait sur son engagement dans la Waffen SS en 1944.
*** Je croyais avoir congédié mon passé mais, un matin, il m'a retrouvé. On préparait un film sur les années d'occupation, ces fameuses années difficiles que l'Histoire avait tant simplifiées. La Résistance et la Collaboration, les purs et les maudits : ce partage allait de soi depuis que la fin de la guerre nous avait révélé, dans toute son horreur, la réalité du nazisme. Mais les Français, brassés par des événements que l'avenir n'avait pas encore sanctionnés, qui avaient dû se décider dans la confusion des temps, que la vie au jour le jour, déjà, mobilisait pour simplement survivre, ces Français-là, comment s'étaient-ils comportés? La vérité, soudain, devenait innombrable et douloureuse, il fallait la déchiffrer à travers le Chagrin et la Pitié, comme le film, en son titre, allait l'énoncer. La vérité avait cent visages, et moi, j'en incarnais un.
Qui étais-je donc pour avoir à témoigner ? Un ancien de la Waffen SS, un rescapé de cette division française "Charlemagne" qui, au printemps 1945, était allée se faire massacrer dans les neiges de Poméranie. ***
Et son livre de narrer son parcours de combattant sous l'uniforme nazi mais aussi, en filigrane, de montrer son itinéraire intellectuel et politique qui le conduisit à s'engager dans cette division maudite.
Plutôt que de commenter le livre qui n'est autre qu'un récit, je laisserai ce soin à l'auteur en reproduisant quelques phrases extraites du prologue. Ces textes pourraient servir de grille de lecture pour tenter de saisir la démarche de ce jeune de vingt ans à l'époque.
*** J'avais été, comme il se doit, formé à la lecture de "L'Action française", (...) Cependant, j'en étais venu assez vite, à me lasser du conservatisme pointilleux des maurrassiens. Je me voulais révolutionnaire en premier lieu (...) ***
*** Le monde où nous vivions me paraissait asservi à l'argent, entachés d'injustices sociales.
Rien ne me préparait, toutefois, à rallier la révolution communiste: j'avais été élevé dans sa condamnation permanent et, instinctivement, je ressentais le bolchevisme comme une force maléfique. ***
*** C'est alors qu'à travers les étendards et les projecteurs de Nuremberg, j'avais eu la révélation du national-socialisme (...) ***
En guise de conclusion lorsque Christian de la Mazière se demande s'il faut renier son passé :
*** Renierait-on le fait d'avoir été passionné, d'avoir eu une foi, d'avoir tenté de mettre ses actes en accord avec ses convictions ? Je ne serai jamais de ces êtres amers qui détournent de leur foi ceux qui ont vingt ans. J'ai simplement, je crois, le droit de leur conseiller la prudence, non dans l'engagement lui-même mais dans le choix qui y conduit. ***
Francis Deleu. | Editeur : Editions "J'ai Lu" (Laffont) Date edition : 1972 Support : livre Genre : récit ou roman Période concernée : de 1939 à 1945 Région concernée : Europe Proposé par Francis Deleu le mercredi 26 janvier 2005 à 21h03
Dernière contribution le jeudi 27 janvier 2005 à 00h16
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