
Bonjour, Bonsoir,
Depuis quelques années, la France a sérieusement entrepris de se pencher sur "sa" guerre d'Algérie.
On ne compte plus les Mémoires, récits, études historiques et fictions - l'excellent roman de Jean-Pierre Robert, "L'écho du silence", chez Gallimard, par exemple - qui participent à ce grand mouvement de deuil et de mémoire devenus indispensables.
Les derniers feux allumés par les partisans de l'Algérie française ont 40 ans. Certains activistes de l'OAS, plus ou moins apaisés, acceptent de (se) raconter à des historiens et à des journalistes.
Vincent Quivy travaille sur cette période sensible pour France Culture où il a produit "Bab el-Oued ou la Mémoire retrouvée".
Il a voulu rencontrer quelques uns des anciens d'une organisation qui a fait et fait encore fantasmer pas mal de monde. Qui étaient ces hommes et ces femmes qui sont devenus les ultras de l'Algérie française et qui ont choisi la violence, les attentats et la clandestinité dans un jusqu'auboutisme parfois suicidaire pour garder leur patrie à la France ?
"Ils étaient officier, étudiant, médecin, industriel, ils sont devenus "activistes" et "rebelles". Aujourd'hui, "terroristes à la retraite", les anciens de l'OAS livrent leur vie, leurs motivations et racontent le combat sans pitié pour l'Algérie française. Cette vingtaine de récits croisés plonge dans les coulisses de l'histoire, des débuts du contre-terrorisme aux heures clandestines de l'OAS-Métropole à Pierre Guillaume, le "crabe-tambour", de Jean-Claude Pérez, un des chefs de l'organisation à Armand Belvisi, chargé d'assassiner De Gaulle, de Joseph Rizza, ancien commando Delta à Jean-Jacques Susini, cofondateur de l'OAS, ils forment, eux tous, hauts responsables ou hommes de base, théoriciens ou plastiqueurs, un portrait de groupe."
(4e de couv.)
Sans prétention historiographiques absolues, mais avec une qualité d'écoute rare, motivé par le désir de réellement comprendre ces pieds-noirs (et leurs alliés métropolitains), Vincent Quivy propose un galerie de portraits nuancés qui évite le ton nostalgique ou la condamnation abrupte.
Voici un livre de témoignages qui est un complément pouvant apporter une épaisseur humaine aux études historiques sur les dernières années de la guerre d'Algérie.
Bien cordialement,
René Claude |