La première fresque sur l’exode, reconstitué au jour le jour d’après des témoignages directs.
Les victimes de l’exode de mai – juin 1940 sont des mal aimés de l’histoire : 100.000 morts ou disparus que l’on ne peut même pas compter parce que leurs restes dispersés n’étaient pas identifiables. Que faisaient-ils sur les routes ? On leur en fait reproche. On leur impute la déroute : ils ont empêché l’armée de manœuvrer, ils sont une cause de la défaite. Comme si l’armée n’avait pas de beaucoup plus sérieuses raisons d’avoir été vaincue.
Les morts de l’exode ont droit à leur place dans la mémoire. En proie à la panique organisée par Hitler sur les routes, les gens ont été mitraillés, bombardés, fuyant les villages en flammes où les premières unités SS sont déjà à l’œuvre. Aucune autorité ne s’est souciée de les secourir, après les avoir tantôt engagés puis empêchés de partir. Ni préfets, ni maires – sauf exception -, ni gendarmes, ni médecins, ni commerçants : un pays entier implose.
On enterre les morts à la diable, les parents cherchent leurs enfants perdus, des villes sont pillées, des millions de Français et de Belges sont sur les routes ( douze millions si l’on compte les militaires sans armes ) cherchant à passer les ponts de la Somme, de la Seine, de la Loire, de l’Allier, avant de surpeupler le Sud-Ouest.
Ecrire cette histoire appuyée sur le témoignage des survivants, c’est aussi contribuer à entretenir la mémoire d’un peuple pour qui l’exode fut une série d’aventures individuelles sur fond de débâcle. Avec au cœur, pour beaucoup d’entre eux, la volonté de résister et de vaincre.
( source : 4ème de couverture du livre )