La répression allemande dans le nord de la France 1940-1944
Table des matières
Préface d'Étienne Dejonghe et Yves Le Maner, p.11
Introduction, p.15
Un champ d'étude scientifique peu abordé
Les enjeux d'une étude de la répression allemande en zone « rattachée »
Des archives de la répression inédites, ignorées et désormais accessibles
Première partie L'appareil répressif en « zone rattachée » : Un territoire, des services, des politiques (juin 1940-août 1944)
Chapitre 1 L'OFK670 au cœur des politiques de sécurité et de maintien de l'ordre, p.37
les éléments fondateurs de l'OFK670
Quel statut au regard de l'historien
Chapitre 2, Des services répressifs sous le contrôle des militaires, p.51
Des polices militaires
La Sipo-SD: un pouvoir à réexaminer
Les tribunaux militaires au cœur du dispositif
Un système de détention spécifique
Chapitre 3, Les grandes politiques répressives de l'OFK670: état des lieux, p.73
Le jugement en territoire occupé
Interprétation spécifique du décret Nacht und Bebel dans le Nord de la France
La répression extrajudiciaire de l'OFK670
Deuxième partie Mise en place et limites du dispositif répressif pendant la première année d'occupation (juin 1940-juin 1941)
Chapitre 1, une occupation militaire pesante, mais modérée, p.97
Le contrôle de l'application des politiques de sécurité et de maintien de l'ordre par l'OFK670.
Une forte répression extrajudiciaire fondée sur le principe de la répression collective.
Les mesures raciales: un élément inhérent à la politique de maintien de l'ordre et de la sécurité.
Un appareil répressif manié avec retenue.
Chapitre 2, le poids des militaires: réprimer qui ? réprimer quoi ? p.111
L'appareil judiciaire d'occupation face aux oppositions
La répression de la grande guerre des mineurs
Chapitre 3, l'externalisation de la terreur, p.131
La déportation des condamnés par les tribunaux militaires
Une déportation NN avant l'heure ?
Le « convoi des mineurs » vers le camp de concentration de Sachshausen: un acte non prémédité.
Troisième partie, Répression de l'activité terroriste et préservations des relations locales (Été 1941- novembre 1943)
Chapitre 1, la répression extrajudiciaire des « menées terroristes » (août 1941-avril 1943), p.147
Le contexte de la fin de l'été 1941 et la genèse du processus conduisant à l'exécution d'otages.
Des menaces aux exécutions.
Objectifs et portée des exécutions d'otages.
Les déportations d'otages
Chapitre 2, La Résistance communiste face aux tribunaux militaires allemands (juillet 1941 - avril 1943), p.165
Une réponse spécifique à l'activité « judéo-bolchevique ».
L'implication de la police française.
Chapitre 3, La répression de la Résistance non communiste (juin 1941 - avril 1943), p.181
Une répression fondamentalement judiciaire.
La procédure NN et la Résistance non communiste.
La déportation des condamnés par les tribunaux militaires: un paradoxe.
Chapitre 4, La recentralisation politique du MBB et ses conséquences sur la répression en « zone rattachée » (avril - novembre 1943), p.197
Recentralisation des pratiques judiciaires de la répression
Bouleversement des pratiques répressives de déportation concentrationnaire.
Quatrième partie Radicalisation des pratiques répressives et enjeux stratégiques majeurs pendant les derniers mois d'occupation (décembre 1943 -août 1944)
Chapitre 1, La sécurité militaire: un enjeu majeur pour l'OFK670, p.219
Autonomie grandissante de l'OFK670
La répression judiciaire, pivot de la répression en 1944.
« Déresponsabilisation » du commandement allemand en matière de représailles.
Chapitre 2 « L'ange gardien des V1 » face à la Résistance, p.239
Le programme stratégique des armes de représailles allemandes dans le Nord de la France.
La répression liée à la protection des armes spéciales.
Les derniers actes du tribunal LXV AK.
Chapitre 3, La formation du dernier « train de Loos » : ultime acte de répression, p.257
Le contexte spécifique de l'été 1944
La réforme de la gestion des prisonniers politiques (30 juillet -24 septembre 1944)
La composition hétérogène du « dernier train de Loos ».
Conclusion, p.279
Glossaire, sources, bibliographie, p.305
Annexes, index, p.329
Quatrième de couverture
En France, la répression de la Résistance par les nazis est une question peu étudiée ou abordée seulement comme une conséquence, une finalité. Pour la première fois, cet ouvrage aborde cette question en tant qu'axe majeur de la stratégie politique d'occupation allemande dans le Nord de la France.
Entre 1940 et 1944, les départements du Nord - Pas-de-Calais, coupés du reste de la France et rattachés au commandement militaire allemand en Belgique forment une zone d'occupation à part entière. Disposant d'une importante marge de manœuvre, l'Oberfeldkommandanturen 670 de Lille qui la dirige impose une politique de maintien de l'ordre et de la sécurité grandement spécifique. Cette étude aborde les caractéristiques propres aux mesures de répression et ses principales conséquences sur ses victimes: arrestations, internements, exécutions et déportations.
Extrait d'une thèse de doctorat réalisée à partir d'archives inédites , comme celles des tribunaux militaires allemands, l'ouvrage réexamine tous les grands drames de l'Occupation et brise le cou à nombre d'erreurs reprises depuis des décennies. Des premières mesures de répression de l'été 1940 à la formation du dernier « train de Loos » en 1944, ce livre revient notamment sur les grandes grèves de mineurs, la traque de Charles Debarge et des communistes, les exécutions d'otages et de condamnés à mort, le massacre d'Asq, mais également les conséquences des armes V sur la répression de la Résistance.
Commentaire personnel EdC:
Voilà un livre précieux, résultat des quelques années du travail d'un thésard, passées à déchiffrer des archives inédites, allemandes, en l'occurrence. Il vient à point pour rappeler que la France n'est pas seulement divisée en zone occupée et en zone nono, il y a aussi cette zone « rattachée » où les modalalités de l'occupation ne seront pas tout à fait les mêmes que celles de la zone occupée sous l'autorité de la MBF. Ici, la MBB délègue largement à l'OFK670 basée à Lille et dirigée par le général Niehoff d'abord, puis le général Beltram. L'OFK670 suivra davantage une politque déterminée par des considérations militaires que par des considérations d'entente avec le gouvernement de Vichy. Ainsi, les lois de la Troisième République de novembre 1939 ne seront pas appliquées. Je m'arrête là, le livre est trop riche pour pouvoir être résumé simplement.
Selon la quatrième de couverture, l'ouvrage briserait le cou à nombre d'erreurs reprises depuis des décennies. Le contenu du livre n'étaie pas ces propos, il ne dénonce personne. En fait, les spécialistes de l'Occupation du Nord de la France, Dejonghe et Le Maner s'étaient quand même montrés prudents, et pour les autres, ils ont plutôt ignoré cette spécificité. |