Jean Jacques Fouché et Gilbert Beaubatie traitent de ces évènements terribles qui ont ensanglanté la ville de Tulle en ce début de juin 1944.
Le 5 juin, aux alentours de Montauban, le général Lammerding qui commandait la division « Das Reich » adressait une note à ses subordonnés leur précisant quelle conduite à tenir contre les « terroristes » qu’il assimilait aux communistes ( par rapport aux autres, fonctionnaires et aux propriétaires dit-il ? ) :
« Annonces et exécution pour chaque Allemand blessé, trois, et pour chaque allemand tombé, 10, terroristes seront pendus et non fusillés. La pendaison n’est pas usuelle dans la justice française, ceux-ci seront discriminés et exclus de la communauté du peuple français ». Ainsi raisonnait Lammerding.
À Tulle il y avait une faible garnison de la Werhmacht, environ 300, commandée par des officiers âgés.
À l’aube du 7, le chef militaire des FTP (communistes) Jacques Chapou dit Klébert donne l’ordre de l’attaque sur Tulle. Le chef de l’Armée secrète ( non-communiste ) n’a pas été informé.
Rien à voir avec le débarquement du 6 juin 1944, l’attaque de Tulle avait été décidée auparavant.
Chapou a dit dans ses rapports du 8, 10, 14 juin, que sa hiérarchie politique et militaire était aussi responsable que lui dans l’attaque des FTP de Tulle.
Mais il y a longtemps que Auguste Lecœur représentant du P.C. en Zone Sud et en prise directe avec Jacques Duclos, agent du KGB, demandait que les communistes se soulèvent pour soulager l’Union Soviétique ( Rajout de l’auteur)
Pour la ville de Limoges, le lt-Colonel Guingouin, communiste en cours de dissidence, pensait que c’était une folie que de passer à l’assaut de cette ville. Bien lui en prit car 2 mois après, en août, la garnison de la Wehrmacht encerclée s’est rendue à Guingoin.
Dans la nuit du 8 au 9, 7500 S.S. sur les 18000 de la division « Das Reich » commençaient à déferler sur Tulle :
Il y eut 99 martyrs de la pendaison qui n’étaient pas généralement communistes et 149 habitants partirent pour la déportation dont 101 ne reviendront pas.
Cet engagement partiel de la division par ces deux incursions de 2 jours à Tulle et à Oradour comptèrent moins que le manque d’essence et le défaut de camions comme l’atteste le Journal de Marche de la division du 10 juin 1944 :
« Motorisation insuffisante, pannes de blindés à 60%, de half-tracks à 30%… approvisionnement en carburant non arrivé. Pour l’engagement en Normandie, l’acheminement des pièces de rechange doit se faire sans délai »