Jacques Doriot
L’auteur Jean-Paul Brunet, professeur à la Sorbonne et historien, a décrit avec minutie en 500 pages, le passage de Doriot du Parti communiste ( dont il était membre du Bureau Politique ), au fascisme, à partir de 1934.
Doriot, bonimenteur impénitent ou politicien génial, lorsqu’il s’est extrait du Communisme stalinien pour créer le Parti Populaire Français en 1936, a vu immédiatement et spontanément s’agglutiner autour de lui ou à distance proche, tout le gratin de l’extrême : extrême droite, l’extrême gauche et aussi les Partis du milieu :
-Pucheu qui en 36 dirigeait le comptoir sidérurgique et le comité des forges
-Dieu La Rochelle qui faisait part de son enthousiasme dans son livre « Avec Doriot »
-Georges Suarez biographe du maréchal Pétain.
-les professeurs de médecine Ernest Fourneau de l’Institut Pasteur, Victor Balthasar de l’Académie de médecine, Alexis Carrel prix Nobel
-Paul Chack
-Abel Bonnard de l’Académie française.
Dans ce caravansérail il y avait aussi Sabiani maire maffieux de Marseille.
-le colonel De La Rocque et beaucoup de « Croix de Feu » et « volontaires nationaux », Mermoz.
Il y avait lors du 1ér congrès du PPF en novembre 1936 : 33,1% de gens de gauche dont 6 anciens communistes.
Doriot, maire de Saint-Denis avait attiré en outre tout un état-major, Victor Barthélemy de Nice, Marcel Marschall, Albert Beugras de Lyon, Jean le Can de Bordeaux dont certains le suivront jusqu’au bout.
Pour se financer, cet ancien communiste n’avait pas d’égard. Lorsque le trésorier du PPF a été arrêté en 1945, les généreux donateurs, remplissaient 11 pages et comportaient 240 noms : les banques Verne, Rothschild, Dreyfus, Lazard, la BNCI, la banque d’Indochine, un banquier Maurice Petsche qui sera ministre des finances
après la libération en 1951, Gabriel Le Roy Ladurie de la banque Worms,
Les lampes Mazda, La maison Violet commercialisant le Byrrh, De Wendel, l’armateur Freyssinet etc.
De plus en plus fort, par Langeron, qui fut préfet de police de Paris de 1934 à 1941, il a bénéficié des fonds secrets de la Préfecture de police de Paris. Le ministre des affaires étrangères de Mussolini, le comte Ciano lui a donné 300 000 FF. La comtesse Pozzo di Borgo a versé 500 000 FF au Parti parce que Doriot avait participé à la libération de son mari cagoulard.
Victor Barthélemy qui, à la libération, a échappé à la peine de mort, a dit : « nous avions au Parti, des finances prospères »
Calqué sur le parti Communiste, le PPF avait aussi un « Bureau Politique » où Doriot fit entrer : Pierre Pucheu, Simon Sabiani, Bertrand de Jouvenel, Pierre Drieu La Rochelle, Claude Jantet ect.