Bonsoir,
Dans le livre de J.-P. Azéma et O. Wieviorka (Vichy
1940-1975), le chapitre (2 pages) consacré au STO commence par un extrait du
message du Maréchal Pétain adressé aux requis à l'occasion du Noël 1943.
Ecoutons : "Travailleurs mes amis! En ces
jours, ayez sans cesse présente à l'esprit la certitude que, loin de vos foyers,
vous travaillez encore pour la France". Chacun appréciera comme il
l'entend! Mais je ne suis pas sûr que les requis aient applaudi. Pas sûr
non plus que les familles, déjà privées de tout, aient apprécié.
Je n'irai pas jusqu'à dire que le STO était de la seule
initiative de Vichy. Il est certain que des pressions allemandes s'exerçaient.
Mais tout de même, Vichy s'est toujours empressé non seulement d'anticiper
les désirs du vainqueur mais aussi de fixer le cadre juridique et
administratif concernant l'envoi des travailleurs français en Allemagne. Les
modalités dépassaient souvent les espérances allemandes en la matière.
Les raisons sont simples à deviner! Vichy
s'accrochait misérablement aux lambeaux du pouvoir que le vainqueur
daignait lui accorder en lui laissant l'illusion de
la souveraineté et de l'indépendance de l'Etat. Une seconde raison qui
découle de la première: le régime de Vichy pratiquait, pensait-il, la
politique du moindre mal. Le recours à une loi française était censée assurer la
suprématie de l'Etat d'une part mais aussi de prévenir de plus grands excès
allemands d'autre part. Laval avec l'aval du maréchal était le grand spécialiste
en la matière moyennant quelques compromissions douteuses.
Bien cordialement,
Francis.