Bonsoir,
Qu'est-ce qu'il est sévère notre hôte lyonnais! Les Belges assaisonnent souvent leurs mets de mayonnaise, mélange d'huile, d'un peu de moutarde, d'un jaune d'oeuf et d'une toute petite larme de vinaigre (ou de citron). Les Belges, osons le dire, cultivent une vieille tradition de compromis.
Avant que vous ne reveniez à la charge, j'ajouterai que la publication de l'ouvrage fut une superbe opération de marketing. Proposé en album de luxe, entre les commémorations du 11 novembre et avant les fêtes, comme idée de cadeau de Noël, le succès était assuré. Ensuite, dans son édition moins chère qu'un paquet de cigarettes, le succès commercial se prolongeait grâce à l'enjouement de tous ceux que le Père Noël avait oublié.
Malgré toutes les "lacunes" que vous relevez très justement, j'applaudis toutefois à l'initiative de rassembler un salmigondis de lettres de Poilus qui autrement se seraient perdues dans les fonds de grenier. La plupart de ces lettres racontent une tranche de vie des tranchées. Cette approche de l'histoire n'est pas inintéressante en soi. Elle draine le grand public à s'intéresser à autre chose que "Star Academy" (demi-finale ce soir... beurk). Peu de temps après "Paroles de Poilus", n'a-t-on pas vu, en vitrines des libraires, une profusion de rééditions (Genevoix par exemple) ou de nouveaux ouvrages accessibles au plus grand nombre (Pierre Miquel, autre exemple). Tant mieux! Ces livres sont un premier pas vers le besoin de "compréhension" de l'histoire... avant de se lancer courageusement dans la lecture trop souvent indigeste de la prose historienne des mandarins.
Bien cordialement,
Francis. |