> Il serait intéressant de savoir - s'il en parle dans son
> livre de Mémoires - ce qu'a écrit Schellenberg de ces
> relations avec Masson et Guisan. Je ne l'ai pas.
Schellenberg est assez peu bavard sur ce sujet dans ses Mémoires, intégrant sa rencontre avec Masson dans le cadre de ses efforts pour approcher les Alliés en vue d'obtenir une paix négociée. L'ancien chef du contre-espionnage nazi avait, selon ses dires, fort à faire, son patron (Himmler, donc), refusant de s'engager plus avant dans de telles manoeuvres. C'est pourtant Himmler qui lui recommande - fort étrangement - de recourir à une bonne vieille méthode : se servir des neutres pour contacter les Alliés. Mais il ne tient pas à connaître les détails...
Schellenberg écrit : "Ce fut alors que je décidai, seuk, et dans l'unique but de faciliter la conclusion de la paix [sic], d'établir avec la Suisse certaines relations de service, secrètes et utiles. J'eus alors un entretien privé avec le brigadier Masson, qui était alors chef des services secrets suisses, et d'autres conversations suivirent. Mais le fait de n'avoir pu écarter Ribbentrop, les flottements de Himmler et la politique de Casablanca de "reddition inconditionnelle" empêchèrent tout progrès réel en cette affaire." (Schellenberg, "Le chef du contre-espionnage nazi parle", Julliard, 1957, p. 411)
Pas la moindre mention d'une histoire relative à la ligne Wiking, à l'existence de prétendus traîtres à l'intérieur du FHQ. Schellenberg est très vague sur les dates, sur les conversations, sur le modus operandi. Qui plus est, il semble montrer Masson sous un bon jour : Schellenberg ne cesse de se présenter en esprit lucide sur le sort des armes et préoccupé d'arracher la paix aux Anglo-Saxons malgré ces incompétents génocidaires que sont Himmler et Kaltenbrunner, sans parler de l'inconséquent Ribbentrop. Conséquence : Masson n'a peut-être pas eu tout à fait tort de le rencontrer...
En fait, tout se passe comme si Schellenberg, quelques années après la fin de la guerre, voulait couvrir son ancien contact. Ce qui peut se comprendre : il a été "récupéré" par les services secrets britanniques et il finira ses jours... en Suisse. |