en Afrique du Nord.
David Schoenbrun qui fut proche des différents services officieux américains à Alger nous apprend qu'une véritable confusion régnait entre les "bureaux", à Washington comme en Afrique du Nord.
Bill Donovan était un républicain très conservateur que Rossevelt sut persuader de travailler pour son administration en lui donnant les moyens de monter un service de renseignement et d'action sur le plan mondial. Pour cela, Donovan employait des agents de l'extrême droite à l'extrême gauche, y compris des communistes ce qui rendait dingue le FBI !
Si "Wild" Bill était chargé des opérations sur le terrain, c'est à un auteur dramatique (?!?) que fut confiée la direction de la propagande, le Coordinator of Information : Robert Sherwood était lui un intellectuel progressiste et comme le mentionne Schoenbrun, "Donovan et Sherwood étaient condamnés à se séparer". Le second créa le Office of War Information, alors que le premier fondait l'OSS.(Office of Strategic Services)
Avant l'arrivée des hommes de Sherwood et de Donovan en Afrique du Nord, les Américains avaient sur place Robert Schow, attaché militaire à Vichy, qui avait de bons contacts avec les représentants de la Résistance. C'était sans compter sur les activité du consul Robert Murphy qui lui dépendait du secrétaire d'Etat Cordell Hull. (Donovan n'obéissait qu'à Roosevelt.) Comme chaque fois que des services secrets travaillent sur le même terrain, il y eut des embrouilles et une concurrence féroce : ce qui ne facilitait pas le travail des Français libres et des chefs de la Résistance... Les équipes de Murphy et de Donovan se court-circuitaient et rendaient acrobatiques et risquées les tentatives menées par De Gaulle pour établir et faire accepter son autorité. Murphy était à juste titre considéré comme pro-vichyste alors que Donovan préparait le débarquement. On lit souvent qu'Alger était la capitale de l'espionnage mondial entre 41 et 43; à suivre les opérations tortueuses de certains agents américains, on ne peut que donner raison aux historiens qui l'affirment. David Schoenbrun possède une très bonne connaissance de la politique officieuse que tentaient d'appliquer les services secrets en Afrique du Nord.
Amicalement,
René Claude |