Tout d’abord sur la remarque de Francis en présentation
Notons le style très littéraire de l'ouvrage qui en rend la lecture fastidieuse voire incompréhensible où les questions s'enchaînent bien souvent sans réponses.
Je dirais surtout que tout cela aurait pu être écrit en bien moins de pages, parce qu’effectivement les explications sont confuses. Mais bon j’ai déjà remarqué cela dans une thèse de 800 pages où une centaine suffisait largement.
Par contre l’intérêt que j’ai eu à le lire me confirme ce que je pressentais, à savoir la même trame de révision de l’histoire qu’en Suisse. Ce qui le dérange prodigieusement, à savoir ce passage forcé à la culpabilisation du peuple et au dénigrement de la Résistance après paraît-il un encensement de la dite Résistance. Du tout blanc au tout noir où effectivement les auteurs de cette vulgate excellent, sachant au fond que le peuple peine à comprendre une histoire aussi complexe …dans le gris et la nuance.
Comme en Suisse, d’ailleurs, aucune nuance de la part des vulgates pour qui tout est noir depuis la révision qui a suivi l’affaire des fonds juifs en déshérences. Vulgate…qui comprend ce que c’est ? Parce qu’il faut préciser que Laborie en use et abuse, carrément à chaque page.
Vulgate, vulgarisation, à mon avis le terme est mal choisi, en Suisse je dis révisionnistes, comme cela se comprend par exemple aux États Unis mais en France on a eu la mauvaise idée d’associer ce mot à la négation de l’Holocauste. A vrai dire, ce que j’ai déjà fait pour ce qui concerne la Suisse, c’est de comprendre le but de ces gens, souvent historiens mais aussi sociologues comme Ziegler, à s’accaparer l’histoire en disposant des moyens de L’État, essentiellement radio/tv et enseignement, en y ajoutant un rapport à 24 millions de francs. Ça fait beaucoup.
Le parallèle existe et est frappant entre la Suisse et la France. Dénigrement de la Résistance en France, de l’armée en Suisse. Mêmes railleries. On encense une personnalité, Jean Moulin en France et le capitaine Grüninger en Suisse. Les autres résistants, tel Michel Hollard, très peu.
Puis culpabilisation à outrance. On remarquera au passage que ce phénomène n’existe par exemple ni en Italie ni en Belgique, à ma connaissance, je me trompe ?
Laborie parle aussi des deux historiens étrangers qui se sont penchés sur la France occupée, Paxton aux Etats-Unis et Burrin en Suisse, deux pays n’ayant pas connu d’occupation. Je suis d’accord avec ses critiques.
Comme en France on aime en général l’histoire, tout cela fait mal, en Suisse par contre cela laisse plutôt indifférent, quoique dans les écoles, je ne sais pas ? Donc même s’il n’y aucun point commun entre une occupation et un pays libre, on voit que l’on peut parfaitement se servir de l’histoire, des deux côtés et de la même manière. |