Il est exact que Michel Hollard est peu connu en France, mais improbable que cette faible notoriété découle des liens qu'il ait pu noué avec l'armée suisse.
Dans le « Panthéon » des résistants français qui sont connus d'un grand nombre, il n'y a pas beaucoup de place, et d'une façon générale, les résistants ayant collaboré directement avec les Anglais, typiquement ceux du réseau Alliance, en sont exclus. Qui connait Labat et Romon ?
Il n'est généralement accepté que le chapitre Résistance du roman national a été écrit sur la base d'un compromis gaullo-communiste, typiquement Rol-Tanguy et Chaban-Delmas. Avec le déclin du Parti communiste, la nouvelle histoire de la Résistance met davantage en exergue des personnalités de la Gauche non-communiste, les Aubrac, Stéphane Hessel. Très caractéristiques à cet égard sont les entrées au Panthéon du quinquennat Hollande respectant le principe de la parité: Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay. Brossolette étant un socialiste ayant participé à l'unification de la Résistance sous contrôle gaulliste, Germaine Tillion, « Résistante de la première heure », de gauche, ultérieurement intellectuelle féministe, Genevière de Gaulle pour caresser les gaullistes dans le sens du poil, et ultérieurement, figure de l'humanitaire ATD-Quart Monde, et Jean Zay, très estimable, mais inattendu dans cette promotion 2015, qui semble avoir gagné les points de sa panthéonisation en étant à la fois gauche non communiste, juif et assassiné.
Tout cela ne me chagrine pas. Chacun reste libre de prendre sa part dans l'écriture du roman de la Résistance et d’œuvrer pour le reconnaissance du résistant de son choix.
Emmanuel |