Mon premier sentiment à la lecture de cet important ouvrage sur le renseignement est toujours le même en ce qui concerne l’ensemble de l’histoire Suisse/SGm : un manque de relais de diffusion au grand public, lequel, on le sait maintenant, est peu enclin à la lecture, mais plutôt attentif et sans critique à l’audiovisuel. Il manque donc au niveau de l’État un organe audiovisuel capable de transmettre toute cette recherche.
Christian Rossé nous démontre combien il est difficile, voire impossible de comprendre l’importance du renseignement et il va même plus loin en démontrant le rôle du contre espionnage suisse, déjà avant guerre. On parle souvent de la Cinquième colonne comme un mythe, ce n’en était pas un et la lutte contre les espions nazis a été un facteur important participant au sauvetage de la Suisse. Mais qui a entendu parler par exemple de Robert Jaquillard en Suisse ?
Si au niveau politique en Suisse on avait pris conscience de l’importance et du rôle du renseignement pendant la SGm, nous pourrions avoir une vision bien plus claire de la situation actuelle du Service de renseignements.
Fort heureusement Christian Rossé nous épargne la pénible attitude de l'historien se faisant juge, pour réaliser un vrai travail d’historien, c’est franchement un soulagement.
Ce qui ne l’empêche nullement de montrer plusieurs attitudes mesquines et négatives ainsi que l’absence de gratitude envers ceux qui ont travaillé pour la Suisse, en payant pour certains, de leur vie.
Je n’ai pu m’empêcher de faire un parallèle avec L’Affaire suisse de Belot. L’importance de la liberté d’action et d’initiative est incompatible avec une organisation tatillonne et super organisée et c’est bien ce fonctionnement, en contre partie, qui peut produire des dérapages assez fréquents.
Avec ces deux livres on en apprend vraiment. |