Je relis votre premier message.
Au sujet des combats en novembre 1944 à Belfort entre le 1er groupement de choc Gambiez et des Français combattant sous uniforme allemand, ces derniers ne pouvaient pas appartenir à la division Charlemagne, puisque (selon Pierre Giolitto dans Volontaires français sous l’uniforme allemand, Perrin, 1999) celle-ci, venant d’être nommée 33. Waffen-Grenadier-Division der SS Charlemagne (franz. Nr. 1), s’entraînait au camp de Wildflecken en Thuringe à 500 km de Belfort. Les francs-gardes de la Milice, déclarés aptes, n’y rejoignirent les survivants de la LVF et de la Sturmbrigade Frankreich que le 5 novembre 1944. L’instruction dura, en gros, de la mi-octobre 1944 à la mi-février 1945…
En ce qui concerne les combats du 6 avril 1945 près de Konigsbach entre le 1er groupe des commandos de choc et « ce qui pourrait être des éléments de la division Charlemagne ou des miliciens », R. Forbes fait bien d’employer le conditionnel, car comment un rapport peut-il « confirmer » la présence de Waffen-SS ou de miliciens français alors qu’il ne distingue pas les deux ? En effet, si l’on ne distingue pas un Waffen-SS d’un milicien, c’est qu’aucun prisonnier n’a été fait (contrairement à ce qui s’est passé le 6 mai à Bad-Reichenhall) ; c’est qu’aucun corps n’a été retrouvé ; c’est qu’aucun uniforme n’a été identifié. Peut-être a-t-on entendu parler français ?
Comme je m’intéresse à la Résistance, cela me rappelle que des témoins ont longtemps prétendu avoir vu des miliciens dans les troupes d’assaut contre le maquis du Vercors en juillet 1944. Or, il est absolument certain que les francs-gardes de la Milice, arrivés début avril, ont combattu aux côtés des Allemands en juin, mais ont quitté le Vercors à la fin du mois. D’ailleurs, l'ordre de bataille du Kommandant des Heeresgebietes Südfrankreich ne mentionne pas la présence de francs-gardes en juillet, même si des Français au service des Allemands se sont peut-être infiltrés dans les rangs des maquisards et ont tiré sur ceux-ci lors de l'attaque allemande. De même, de nombreux auteurs ont longtemps prétendu que des Waffen-SS étaient intervenus au Vercors alors qu'il n'y en avait aucun, même parmi les troupes aéroportées sur Vassieux (en fait, trois compagnies de légionnaires russes, ukrainiens et caucasiens avec peut-être quelques Français, encadrés par des Allemands, du Legionnaire-Lehr-Bataillon « Brandenburg »)…
On confondait aussi les policiers en uniforme et les Waffen-SS. En effet, si, en 1936, les forces de police allemandes passèrent sous la direction de la SS, tous les policiers ne devinrent pas des SS au sens strict (dans la police d'ordre, seuls certains cadres le furent). |