"Jamais je n'aurais imaginé en Allemagne tomber sur un groupe de personnes critiquant et refusant la domination nazie. Ici, en Allemagne, dans le séminaire de Heidegger, je trouvai une oasis, un autre monde dans lequel les paroles politiques de haine n'avaient plus d'effet. (...) Et en faisant plus amplemant la connaissance de Heidegger, je vis l'énergie avec laquelle il refusait et condamnait la direction du pays et l'idéologie du parti avec son biologisme. Il traitait le Führer de criminel. Une telle déclaration pouvait valoir la condamnation à mort, mais il ne se cachait pas. (...) Aucun des autres professeurs dont j'avais suivi les cours n'était aussi critique envers le national-socialisme. (...) Heidegger nous délivrait de la dictature des nazis. Nous lui en étions reconnaissants."
(Walter Biemel, "Rapport d'un témoin des séminaires de Heidegger entre 1942 et 1944" in Alfred Denker, Holger Zaborowski (éd.): Heidegger und der Nationalsozialismus II. Interpretationen. Heidegger-Jahrbuch Band 5, Alber, Freiburg / München 2009 p. 367) |