Francis Deleu - Cinquante idées reçues sur la Shoah - Tome I - forum "Livres de guerre"
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Edition du 11 mai 2015 à 23h53

Cinquante idées reçues sur la Shoah - Tome I / Marc-André Charguéraud

En réponse à -3 -2
-1Critique excessive ? de Francis Deleu

Francis Deleu de Etienne Lorenceau le lundi 11 mai 2015 à 23h35

Bonjour Francis, bonjour Mr Chargueraud

Tout d'abord puisque vous percevez comme "excessive voire inconvenante ma critique du dernier article de M-A Charguéraud et la mise en cause de sa probité", je ne suis pas embarrassé de vous offrir à tous deux des excuses car mon objectif n'est pas la confrontation personnelle et, en me relisant, je reconnais que mon ton était involontairement polémique.

Donc mea culpa sur la forme et sur le fait que je ne conteste nullement la probité de monsieur Chargueraud et si ce que j'ai écrit peut être perçu comme tel je ne peux que lui offrir mes excuses.

Je ne conteste en effet que les rapports progressivement distordu au fil du temps par les historiens soucieux de l'image du CICR. Je le fais notamment sur la base de l'un des rapports de synthèse du dit CICR auto-absolvant son absence d'action autre qu'administrative et les tentatives postérieures pour conserver sans taches un fond blanc largement troué durant la période de la guerre, rapport devenu, comme par hasard, introuvable. Je conteste les analyses qui se fondent exclusivement sur les documents du CICR (sans prétendre que le travail de monsieur Chargueraud serait de ceux là) et les archives suisses manquent souvent de pertinence en l'espèce.

Je souhaiterais simplement rappeler, sans offenser personne en particulier, que les "bus blanc" de l'extrème fin de la guerre ont existé uniquement en raison des déficiences de la Croix Rouge

Je souhaite souligner ou rappeler que le "train de Musy" s'inscrit dans la continuité de la mission de déstabilisation organisée par schellenberg (comme le démontre le journal d'Himmler qui ne sait plus avec quels juifs il doit négocier à l'ouest Sternbuch ou la Vaada Hongroise) laquelle commence avec la mission de Joel Brand, le "train de Kasztner" (et Hansi Brand trop souvent oubliée)
Il y a là une continuité et je préfère honorer Carl Lutz et son épouse Gertrud (dont le soutien ne s'est pas démenti après que ce soutien lui ait couté son couple) ainsi que la partie de la hiérarchie suisse qui ne lui ont pas fait subir le sort de Paul Grüninger alors que le CICR ne faisait que couvrir "ses arrières" documentairement et tentait de récupérer à son profit la gloire d'autres et le dangereux travail des lutz, comme Raoul Wallenberg à l'ambassade de Suède venu au secour de la victoire, comme Angelo Rotta, le nonce apostolique, comme Ángel Sanz Briz, le représentant de l'Espagne, et comme plus tard l'homme d'affaires italien Giorgio Perlasca travaillant à l'ambassade espagnole.

Je préfère équilibrer mes sources documentaires avec la réalité du vécu des pseudo bénéficiaires de l'action de la Croix Rouge dans la collection de témoignages vécus de déportés Juifs et non juifs (politiques et militaire) sur leur frustration de tout soutien de la croix rouge (parfois volant le contenu des rares colis), et affiner cette perception dans la fondation Spielberg sur la Shoah à l'université de USC à Los Angeles que dans les rapports internes de fonctionnaires qui bien sûr ne sont jamais coupables de rien... à part de n'avoir pas été des Carl Lutz alors que c'était leur vocation essentielle.

Donc je ne critique la probité de personne mais je mets en question les analyses qui vont toutes dans le même sens et font, selon moi, abstraction des très nombreuses preuves que je trouve personnellement accablantes. Sur le ton et même si cela ne justifie pas mon involontaire véhémence, mon père, déporté triangle rouge à Buchenwald, Bochum, Flossenburg, Mauthausen puis Ebensee était de son vivant, mais c'est compréhensible, infiniment plus sévère à l'endroit tant de l'église catholique que de la Croix Rouge

Donc j'engage tout historien consciencieux comme monsieur Marc-André Charguéraud à comprendre que certaines analyses puisant leurs sources ailleurs que les siennes, puissent percevoir que la confrontation de leurs analyses à la sienne, n'est ni un conflit personnel ni un doute sur sa probité.

*** / ***

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