Soyons justes à l'égard de Tracou, de Lattre, Thorez et les autres:
- Sur la désertion de Thorez, on peut lire
ici le témoignage de Mounette Dutilleul. On pourrait discuter des détails et se livrer à une analyse critique du témoignage de Mounette - confié vers 1973 au petit Denis (Peschanski) qui était un peu de la famille - mais, en gros, c'est sur les directives de l'Internationale que Thorez a quitté l'armée dans les premiers jours d'octobre 1939, rejoint la Belgique, puis Moscou.
- Mounette s'était rendu en Belgique, fin septembre pour prendre les directives de Fried, juste après la dissolution du Parti. Au début du mois d'octobre, les dirigeants du Parti mobilisés dans l'armée (comme Thorez, Guyot et quelques autres) n'étaient menacés en aucune façon. A partir du moment où sa hiérarchie lui dit que cette guerre n'est pas antifasciste, mais impérialiste, le soldat Thorez, discipliné, se rend là où il est mobilisé par l'Internationale communiste, en l'occurrence, à Moscou.
- Dire que la drôle de guerre était faite uniquement contre le PCF est une vision que les communistes se sont complus à entretenir, mais qui est difficilement défendable, en dépit de l'internement administratif, réel, de nombreux communistes. Pendant la drôle de guerre une intense mobilisation industrielle fut menée sous la houlette du ministre Dautry. Est-ce que les communistes auraient participé à cette mobilisation s'ils avaient été moins réprimés ? Je laisse la question ouverte.
Emmanuel