Si au printemps 1944 les Alliés n'ont pas bombardé les chambres à gaz et les voies de chemin de fer, c'est qu'ils avaient un problème d'insuffisance d'informations sur l'aspect dramatique des camps de concentration (dont ils connnaissaient toutefois l'existence) ET de rayons d'action de leurs bombardiers.
Que mes amis Juifs me pardonnent de rectifier un mythe communément répandu dans leur communauté qui est chère à mon coeur mais j'ai trouvé moi même les photos de reconnaissance et les dates de bombardement qui effectivement sont postérieures au printemps 1944 et ont résulté d'une part de la transmission des informations de Walter Rosenberg aka Rudolf Vrba (Slovak prisoner #44070 born in 1924 in Topolcany) and Alfred Wetzler (Hungarian prisoner #29162 born 10 May 1918 in Trnava), évadés d'Auschwitz II le 7 Avril 1944 rédacteur du rapport appelé le Auschwitz Protocol, ET d'autre part de l'avancée des Alliés qui ont pu faire décoller leurs bombardiers à pleine charge depuis l'Europe continentale pour atteindre l'Europe de l'Est. De fait les documents du Auschwitz Protocol n'est parvenu à Londres que le 21 Juin 1944 depuis la Suisse par le British Exchange Telegraph. Le 11 Juillet 1944 Churchill qui vient de recevoir le Auschwitz Protocol écrit à Sir Anthony Eden "that "there is no doubt that this is probably the greatest and most horrible crime ever committed in the whole history of the world..." et lui enjoint de faire libérer des avions pour bombarder les chambres à gaz et les voies ferrées. Les manoeuvres d'Anthony Eden (pro arabe) pour "noyer le poisson" sont partiellement couronnées de succès et, le 6 Aout 1944, le U.S. War Department diffuse un communiqué déclarant que bombarder Auschwitz "would divert air power from decisive operations elsewhere." Churchill réagit très violament et, le 20 Aout 1944 après les vols de reconnaissance, les American B-17 bombers font un raid sur Auschwitz avec quatre vagues d'assaut sur les usines du camp (I.G. Farben's plant at Monowitz) et les voies ferrées, mais ne peuvent bombarder les chambres à gaz trop près du camp par crainte que leur bombardement trop imprécis ne tue trop de déportés. Bien sûr je ne partage pas l'analyse des pilotes sur ces précautions (leur bombardement aurait sauvé plus de vie qu'il n'aurait pu en couter dans les mois suivant et ils n'avaient pas les mêmes scrupules pour bombarder le territoire français), la défense de nos frères Juifs nous commande d'être exact même sur des faits extrêmement douloureux afin de ne pas prêter le flan aux révisionistes, négationistes ou autres antisémites de tout poil.
Naturellement ce post ne vise pas à contredire Francis Deleu dont j'ai pu, plus d'une fois, vérifier le sérieux et le sens de la précision mais simplement à rétablir des faits et dates au regard du document, par ailleurs instructif, qu'il reproduit |