Bonsoir,

Le terme "polémique" est sans doute excessif. "Controverse" serait peut-être plus approprié. Voyons ce qu'il en est

Extrait de la controverse.

- L'historien Benjamin Ziemann écrit :

Dans leur livre « 1914. Les Atrocités allemandes », les historiens John Horne et Alan Kramer avancent comme raison principale de ces atrocités les préjugés encore vivaces que les militaires allemands entretenaient depuis la guerre franco-prussienne de 1870-1871. La promptitude à abattre tout franc-tireur réel ou présumé, ainsi qu’un profond anticatholicisme protestant seraient, selon les auteurs, les principales causes de ces exactions.
Depuis, un consensus s’est toutefois dégagé pour objecter que ces arguments sont fallacieux, et que la plupart de ces incidents, loin d’être attribuables à des causes organiques, étaient en réalité dus à des réactions spontanées. Certains régiments bavarois constitués de catholiques ont eux aussi commis des atrocités. Pourquoi leurs soldats ou officiers auraient-ils méprisé ou considéré comme inférieurs les catholiques belges ? Cela n’a aucun sens.

- La réponse des historiens John Horne et Alan Kramer :

En premier lieu, réduire notre argumentation aux souvenirs de 1871 et à l’anticatholicisme constitue une caricature qui ne rend pas justice à la nature complexe et nuancée de notre explication. Affirmer que les atrocités ont été commises spontanément procède également d’une simplification excessive de votre part : des meurtres spontanés (c’est-à-dire perpétrés sans qu’un ordre ait été donné en ce sens) ont sans aucun doute été commis, comme nous l’avons montré, mais ils étaient eux aussi enracinés dans une certaine culture militaire où s’entremêlent formation, histoire militaire, interprétation délibérément fausse du droit international et, dans de nombreux cas, anticatholicisme. A ces éléments ont pu également s’ajouter des facteurs ponctuels tels que la nervosité, l’ivresse ou l’inexpérience.

et d'ajouter:

La plupart des meurtres, comme nous l’avons clairement montré en ce qui concerne Louvain et Dinant, ont été commis sous les ordres d’officiers qui avaient reçu du haut commandement la consigne explicite d’exécuter tout individu soupçonné d’être un franc-tireur.

N'est-on pas en présence d'une querelle entre historiens qui se "tiennent par la barbichette" ?

Bien cordialement,
Francis.