Bonjour,
Si j'ai lu les livres susmentionnés d'Olivier Wieviorka et de Claude Barbier, je n'ai pas eu la possibilité, pour l'instant, de lire la thèse de ce dernier, dont le livre se présente comme un résumé destiné au grand public.
En ce qui concerne le bilan des
pertes humaines aux Glières, je renvoie à ma page principale sur les Glières et à la section « Pertes de la Résistance et de la Wehrmacht aux Glières » :
http://alain.cerri.free.fr/index4.html
Du côté de la Résistance, en définitive, il y aura environ
cent quarante morts (vingt sédentaires et cent vingt maquisards dont Anjot et tous ses officiers sauf deux : Jourdan et Barillot, qu'on oublie toujours !), tués au combat, sous la torture, fusillés ou déportés. Si l'on compte les blessés et les prisonniers, exactement
les deux tiers de l'effectif, soit environ 300 hommes, sont touchés. Lors du combat de Monthiévret le 26 mars 1944 (mais, encore une fois, la bataille des Glières ne se limite pas à ce combat, comme voudrait le faire croire Claude Barbier, qui, de surcroît, le minimise), seuls deux maquisards sont tués (le chef André Guy, le tireur F.-M. Jacquart), un est gravement blessé à la cuisse (Paul Lespine, qui sera capturé, torturé et fusillé) et au moins un blessé légèrement (Louis Ganassali, un éclat dans le mollet ?).
Du côté des Vichystes et des Allemands : env.
20 gardes mobiles, GMR et miliciens tués,
3 Allemands tués et 7 blessés (dont 5 accidentellement et un mortellement).
Mais, s'il n'y a pas eu de grande bataille strictement militaire aux Glières, une bataille s'est bien déroulée sur un plan plus élevé et plus important, puisqu'elle a eu des effets favorables à la fois dans l'espace national (conquête de l'opinion française) et international (soutien de la France libre et de la Résistance par les Alliés) ainsi que dans le temps d'après-guerre (reconstruction de l'identité nationale) : la
bataille « psychologique » !
Pour ceux qui veulent avoir une idée de l'importance des Glières dans la guerre « psychologique »,
deux textes courts, mais très pertinents :
1) Article « La bataille radiophonique des Glières (février - mars 1944 » d'Aurélie Luneau dans le
Dictionnaire historique de la Résistance (Robert Laffont, 2006) ;
2) Article « La bataille des Glières et la guerre psychologique » de Jean-Louis Crémieux-Brilhac dans la
Revue d'histoire de la Seconde Guerre mondiale (n° 99, juillet 1975).
Cordiales salutations !
P.-S. J'ignorais que « des sites négationnistes [s'étaient] emparés du livre de Barbier » (ce qui, pour le coup, est vraiment
désolant, pour reprendre le terme de David Jardin), mais je ne pense pas que Claude Barbier mange de ce pain-là.