Un contrefeu a été allumé sur Rue 89
Désolant ! Son seul mérite est bien d'exister.
Plus que jamais, dans cette occurrence, ma petite recette marche : quand quelque chose se passe en Hitlérie, cherchez d'abord dans quelle mesure Hitler l'a voulu et ne renoncez qu'en ayant la preuve la plus irréfutable qu'il était injoignable et occupé ailleurs.
Sur la libération de Paris, nous avons une boussole d'une rare qualité : le livre d'Adrien Dansette.
Ce fort bon historien des crises parisiennes du XIXème siècle a pendant les trente dernières années de sa vie (1901-1976)collationné tous les renseignements possibles et enrichi au fur et à mesure les dizaines d'éditions de son
Histoire de la Libération de Paris, publiée pour la première fois en 1946.
Il écrit dès ce moment qu'il y a "un mystère Choltitz", car la défense du général est d'emblée bien molle. Dame ! Il ignore tout, alors, des instructions de Hitler, données verbalement et par écrit le 7 août et connues pour la première fois par les mémoires dudit (1949). Or si on les lit, on constate que non seulement il ne demande aucune destruction, mais il ne manifeste nulle envie de garder longtemps la capitale. On peut les résumer ainsi : une évacuation en bon ordre.
Dès lors, plus de mystère ! Choltitz applique à la lettre, notamment en négociant une trêve avec Nordling dès le début de l'insurrection.
Le 23, Hitler balance tardivement un ordre de combat et de tenue de la ville à tout prix. Il est bien alors question de détruire... mais seulement en liaison avec le combat.
Tout se passe comme si Hitler réagissait exprès à contretemps, pour ne pas avoir l'air d'avoir ordonné une mollesse qu'en fait il a pilotée de bout en bout.
Sur la menace des V1, je ne sais rien; des V2, voir l'article de Hautefeuille, déjà mentionné sur ce site : elle date du début d'octobre !