Henri Deplante, recruté par Bloch vers 1930 lorsque ce dernier se lançait à nouveau dans l'aviation, était le chef du bureau d'étude et il resta fidèle à Dassault tout au long de sa carrière, mais en 1940, il était chef du bureau d'étude de la SNCASO, à Mérignac, alors que Dassault n'était plus administrateur délégué de la SNCASO. Il a écrit un livre, La liberté tombée du ciel (1939-1945), Ramsay, 1977, qui relate surtout sa période France Libre, après novembre 42 et son parachutage en Bretagne avec Bourgoin, mais en quelques pages, il retrace son parcours avant 1942.
- Fin juin, avec une cinquantaine d'ingénieurs, quitte Mérignac pour Déols, près de Chateauroux (Zone Libre, mais très près de la ligne de démarcation)
- Commence à travailler sur des avions de service postaux et des avions de passagers à cabine étanche avec la bénédiction des services de l'Aéronautique.
Quelques mois plus tard, déménage à Cannes et installe une petite usine à Mandelieu.
- Printemps 42, les Italiens autorisent le vol du premier bimoteur postal
- Septembre 1942, des Allemands de la Lufthansa viennent faire des offres de service.
- Octobre 42, contact avec les Anglais, un enlèvement par sous-marin est prévu pour le 17 novembre.
Pour avoir des choses à raconter aux Anglais, Deplante fait semblant de répondre favorablement aux Allemands et part visiter les usines de la zone occupée qui travaillent pour la Luftwaffe: Usine Amyot de Colombes qui travaille sous la houlette de Junkers, usine des Mureaux qui travaille directement pour Messerschmitt, sans direction française, et usine de Châtillon-sous-Bagneux qui produit la nacelle motrice du Focke-wulf 190. L'usine de Borges fabrique le bimoteur Siebel.
Les évènements consécutifs à l'opération Torch vont mettre par terre le rendez-vous avec le sous-marin anglais, Deplante et deux de ses collègues ne parviennent pas à subtiliser un avion et passent finalement la frontière pyrénéenne à pied.
Pour la petite histoire, ou plutôt, la petite historiographie, l'épisode où Deplante est visité à Cannes par des Allemands de la Lufthansa est rapporté par Assouline (avec référence à Deplante) par " L'équipe de Bloch est toujours à Cannes. En septembre, Deplante et Brebelsky y reçoivent la visite d'émissaires de Vichy qui les engagent à venir travailler à Paris ". |