De ce débat du 25 juin, à Sciences-Po, où Olivier Wieviorka et Jean-Marc Dreyfus ont cuisiné un Adam Tooze assez content de lui, je retiendrai les clivages identifiés par Wieviorka entre le livre de Tooze et les ouvrages d'autres historiens renommés: Richard Overy (The Nazi Economic Recovery, 1932-1938, 1982), d'abord, qui voyait un réarmement de l'Allemagne à partir de 1936 alors que Tooze le voit dés 1933, Goetz Aly (Comment Hitler a acheté les Allemands : Le IIIe Reich, une dictature au service du peuple, 2005) qui voyait s'accroitre le niveau de vie de la population allemande, alors que Tooze ne le voit guère, mais constate au contraire que la population adhérait pleinement à la politique de réarmement, et Ian Kersahw (Hitler, 1999) qui voyait dans le führer un dictateur paresseux déléguant volontiers à ses subordonnés les problèmes d'intendance, alors que Tooze voit le maitre du Reich impliqué dans toutes les décisions d'ordre économique.
Tooze accorde en particulier une importance particulière à la décision d'augmenter l'allocation d'acier pour l'armement (Voir le graphique ci-dessous). C'est le déblocage du goulot d'étranglement de l'acier, bien plus que le génie de Speer qui permet l'augmentation spectaculaire de la production de munitions à partir du printemps 1942.
Emmanuel |