A mon avis, les analyses intelligentes du nazisme ne commencent pas avant 1990 et progressent très lentement depuis.
Ainsi, un Churchill ou un de Gaulle sentent les choses, plus qu'ils ne les comprennent.
La compréhension passe notamment par le constat que Hitler, quand il traite les Juifs de bacilles, est au premier degré, sans la moindre distance métaphorique. Ce que je conceptualise depuis peu en parlant de sa folie, ou de sa psychose.
Concernant Aron, prenons une affirmation centrale :
Après l'Armistice, inévitable ou criminel, il fallait avant tout sauver la Flotte et l'Empire ; des patriotes devaient légitimement rester en poste afin de freiner la collaboration et de favoriser la rentrée de la France dans la guerre. Sur ceux qui firent preuve d'un zèle particulier entre 1940 et novembre 1942 en faveur de la collaboration pèse une présomption de culpabilité, non sur ceux qui obéirent à un gouvernement qui conservait les attributs visibles de la légalité.
Pas besoin pour écrire cela d'être un phare de la sociologie politique ! Ce n'est que du moralisme et du juridisme à ras de terre.
L'armistice met la France dans les mains d'un fou très intelligent, qui l'utilise au maximum dans le sens de ses desseins criminels. La façon dont on s'agite dans ses filets ne saurait faire l'objet de débats intéressants. |