J'imagine, Jacques, que tu ne tiens pas plus que ça au qualificatif de "grand" résistant" que tu as lâché comme un banal stéréotype. A "Résistant", on a vite fait d'accoler le terme de "Grand", on l'a vu récemment pour Maurice Herzog, qualifié de "grand résistant", tout simplement parce qu'un homme célèbre ne saurait être un petit résistant.
En ce qui concerne Cordier, il faut respecter son choix terminologique, de se qualifier de "Français libre" plutôt que de "résistant", ce qui correspond à une condition initiale: Partir à Londres, avant de revenir en mission sur le sol Français.
La confusion n'est pas forcément très grave, sauf si l'on suppose qu'être résistant, c'est être un homme bien et que tout résistant est un homme bien, et que tout homme bien peut être qualifié de résistant.
L'historien voit évidemment les choses sous un autre angle: Il y a les vrais résistants, qui ont été impliqués dans des mouvements ou des réseaux de résistance, des faux résistants qui ont prétendu, à tort, en avoir été, des résistants de la onzième heure (nombreux), des résistants professionnels, appointés, et des résistants bénévoles, des résistants rattachés à de Gaulle, et d'autres au SOE etc... Lorsqu'on se focalise sur tel ou tel résistant on peut aussi découvrir un homme bien, mais rien n'interdit de découvrir un salaud.
Emmanuel |