Bonjour, Un roman peut-il servir de source à l’historien dès lors que son auteur a été témoin sinon acteur des évènements ? La liste est longue, inépuisable même, de ces œuvres de fiction inspirées par l’Histoire en marche, que les historiens n’hésitent pas à citer dans leur bibliographie, de Homère à Vassili Grossman en passant par le Malaparte de "Kaputt" et de "La Peau" et tant d’autres. Ils y trouvent des faits ou des choses vues, des noms ou des dates, l’air du temps ou la rumeur du monde, et avant tout une émeute de détails : ils avaient le plus souvent échappé aux mémorialistes ; or, pour les chercheurs, ils sont la cerise sur le gâteau. Ainsi de "D’un château l’autre" (1957) de Louis-Ferdinand Céline. (...)
Dans son roman allemand, Céline n’a peut-être pas faussé l’Histoire dans un but politique, mais en la transposant avec tous les moyens de son art, il l’a modifiée et brouillée quand il ne l’a pas tue. Faut-il pour autant faire de "D’un château l’autre" une référence historique ? Pour saisir la folie de l’époque et l’absurdité de la situation, certainement ; dans ce registre-là, il est même irremplaçable. Mais pour le reste… Un cas d’école valable pour tant d’autres époques, d’autres historiens et d’autres romans." écrit Pierre Assouline sur son blog la république des livres : Un roman peut-il servir de source aux historiens ?
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Bien cordialement,
Francis. |