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| | Pétain et de Gaulle / Jean-Raymond TournouxEn réponse à -14 -13 -12 -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 « L'héroïsme de l'abandon » de Francis Deleu le lundi 08 avril 2013 à 17h44Bonsoir,
Dans ses Mémoires, Raymond Aron, partisan de l'indépendance de l'Algérie, s'attarde longuement sur La tragédie algérienne (titre d'un chapitre de près de 50 pages, titre également d’où ouvrage paru en juin 1957).Dans l'ouvrage, La tragédie algérienne, qui souleva la colère notamment de Louis Terrenoire, Jacques Soustelle et de Maurice Schumann, Raymond Aron avait employé l'expression de « l'héroïsme de l'abandon ». R. Aron s'en explique : "Le général de Gaulle a poussé jusqu'à l'héroïsme la volonté d'abandon. La facilité était de poursuivre « la pacification », l'intérêt supérieur de la France était de ne pas s'accrocher vainement aux derniers lambeaux de l'empire. Le général de Gaulle garde, et il gardera, à juste titre, le mérite historique d'avoir convaincu le pays que la décolonisation signifiait mutation et non défaite. Il n'a pas eu l'initiative de cette œuvre que les siens avaient longtemps paralysée. Il l'a menée à son terme en Algérie où elle risquait d'être tragique." Quelques paragraphes plus loin, R.Aron écrit:
"Je ne sais si nous devons condamner moralement, au bout de deux mille années, la conquête de la Gaule celtique par les Romains. Pour le moins, les conquérants devraient se référer chaque jour à la maxime de Montesquieu :" "C'est à un conquérant de réparer une partie des maux qu'il fait. Je définis le droit de conquête : un droit nécessaire, légitime et malheureux qui laisse toujours à payer une dette immense, pour s'acquitter envers la nature humaine" Raymond Aron poursuit : "La conquête de l'Algérie, au siècle dernier, exigea au moins vingt années et quelques-uns des esprits éclairés de l'époque la jugèrent anachronique, vouée à l'échec. Ce que la conquête apporte éventuellement de bien disparaît nécessairement à partir du moment où les conquérants, plus d'un siècle après leur apparente victoire, doivent reprendre les armes pour perpétuer leur précaire domination. Les Algériens, en dépit de leur hétérogénéité (Arabes et Berbères), en dépit de l'absence d'une tradition étatique comparable à celle du Maroc, revendiquaient légitimement le droit de se bâtir un État et d'affirmer leur identité. Leur revendication s'accordait avec le mouvement historique des idées et l'intérêt bien compris de la France : la politique d'intégration, seule alternative à l'indépendance, la démographie et l'économie la rendaient impossible." Bien cordialement,
Francis. |
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