L’auteur a eu l’amabilité de lire notre présentation et de nous faire parvenir ses commentaires :

Merci pour l'article et sa présentation, il n'y a que la mention de "réédition" qui me chagrine parce que j'ai travaillé plusieurs mois pour littéralement refaire le livre. Non seulement l'améliorer, le compléter, lui donner une allure plus moderne, mais le revoir à la lumière des cent et quelques émissions de guerre que j'ai pu faire depuis.

Ce qui m'a frappé en relisant le premier texte, et c'est ce que j'ai développé ensuite, c'est son côté "Pont sur la Rivière Kwai¨" c'est à dire l'ironie de l'absurdité engendrée par des postulats de départ absurdes. La guerre est génératrice de ce type de situations, mais ici, l'humour noir est sans arrêt présent, comme en témoignent les pages sur les évasions, un prisonnier doit s'évader, c'est la règle, il ne pense qu'à ça, mais quand il l'a fait et qu'il se retrouve au centre de l'Arizona, bonjour le retour en Allemagne.
A contrario y a une autre idée sur laquelle on pourrait revenir, c'est la logique de tout cet illogisme. C'est une logique militaire.

Tout le système est clair, conventions de Genève, etc, mais le courrier des prisonniers allemands, qui fonctionnera très bien toute la guerre grâce à l'Agence des Prisonniers du CICR à Genève qui achemine des milliards de lettres, oui milliards, donc ce courrier, intercepté par la censure, inquiète les responsables nazis.
Toutes ces descriptions de conditions idéales, le pain blanc, la nourriture, le sentiment de tranquillité, etc, menacent de provoquer des vagues de reddition ou de désertions. La logique est donc d'y installer l'enfer sous la forme de ces tribunaux, etc.