J’ai lu ce livre que je me suis procuré sur Internet. Il vaut 1€,5…Il n’est donc pas si rare que cela !
L’auteur Marcel Haedrich est un alsacien né avant 1914 donc allemand à l’origine mais français après 1918, qui a combattu comme Ss-Lieutenant en 1940 dans l’Armée Française. Il disait qu’il haïssait la guerre et qu’il ne pouvait pas tuer un ennemi en l’occurrence un Allemand.
En 40 il a été libéré du camp de prisonniers de Lübeck en Allemagne parce qu’il a été classé comme allemand
Après différents boulots sous l’occupation, il a intégré le métier de journaliste. Et il deviendra après la guerre un journaliste célèbre : « Samedi Soir » « Paris-presse » « Marie-Claire » « Europe N° 1 »
Il dit que le Gaullisme n’était pas très répandu en 42. Dans ces notes De Gaulle n’apparaît que le 14 juillet 42 (page 170). Il y a longtemps que la plus part des Français avaient appris à connaître De Gaulle à cette date (
et
)
En 42 /43 Haedrich jouait au bridge avec le frère du général De Gaulle avant que celui-ci soit arrêté par la Gestapo le 16 / 3/ 1943. Il avait aussi pour relation Michel Caillau, neveu du général De Gaulle, qui lui rendait visite lorsqu’il arrivait de Londres par Lysander ou Hudson. Celui-ci était le dirigeant d’un vaste réseau de renseignements couvrant l’Allemagne. Il demandait à Haedrich des rapports sur le moral des Français. Il disait qu’il le caserait comme journalisme à la Libération
Il note dans son journal le 27 juillet 1942 qu’il avait fait un reportages sur les Américains à Londres dont les éléments lui avait été donné…depuis Londres… par Jean Oberlé résistant à la BBC ( Les Français parlent aux français ), émission que lui, Haedrich, n’écoutait pas avec plaisir ( page 171)
« J’ai été plus pétainiste que gaulliste » page 150 et « je préférais Giraud à De Gaulle » page 171. Mais il se demandait tout de même s’il n’allait pas rejoindre Londres. Sa femme Andrée ne s’y opposait pas. Mais il ne l’a pas fait.
Le jour du débarquement, le 6 juin, il publia son premier journal clandestin « L’homme libre »
Pourquoi raconter tout cela qui est
hors-sujet : Parce que dans ce petit livre de 193 pages, il ne reste plus grand chose pour parler du vrai sujet de « Pétain et de sa dactylo ».
Interrogée à l’âge de 80 ans par Haedrich et avec l’aide de 2 journalistes, Melle Lucet était extrêmement mesurée comme son patron. Pétain ne disait-il pas qu’une phrase, c’était un sujet, un verbe et un complément et le reste était du verbiage. Elle était naturellement comme lui « Précis le Sec »
Haedrich a surtout écrit des romans et il avait besoin ici de parler de sa vie en demi-teinte à propos de Pétain et de sa dactylo.
Au départ pendant la Grande Guerre, Melle Lucet avait été reçue première à son examen de dactylo et c’est à elle que revenait la place de dactylo du général en chef au grand quartier général à Compiègne.
Elle avait un frère de 4 ans de moins qu’elle, qui présentait une maladie neurologique. Elle l’a gardé jusqu’à la fin de sa vie en le plaçant quelques fois dans une maison religieuse au fur et à mesure de certains déplacements du Quartier Général. Elle disait qu’elle ne pouvait pas se marier à cause de son frère. Elle a choisi une voie toute droite tracée dans sa conduite pour son frère et son travail au sein du QG qui la retenait des fois plus de 12 heures par jour.
Elle était très prude. Un jour elle fut forcée d’assister à une soirée – en 25 ans-et un militaire l’invita à danser. Elle pensa en dansant aux Bonnes-sœurs d’une maison religieuse qui disaient que « danser » n’était réservé qu’aux « mauvaises filles »
Une seule fois le colonel Bonhomme, officier d’ordonnance du maréchal Pétain la reteint à manger « sur le pouce » sur les lieux du travail avec Pétain. Une autre fois le maréchal l’invita à manger à Chantilly. Elle refusa prétextant que son frère était malade. Ce fut la seule fois au cours des 25 années de service que Pétain voulut la retenir à déjeuner.
Quelques uns de son entourage, y compris le capitaine De Gaulle, pensait qu’elle couchait avec Pétain. Haedrich s’interroge sans pouvoir répondre. Dans bien des cas une secrétaire voue un culte passionnel à son patron mais qui reste platonique. Ce fut sûrement le cas ici.
Après avoir fait la dactylo pour Pétain, après 1935 elle le fit pour Gamelin, généralissime et ensuite pour Weygand à partir du 18 mai 1940 et enfin pour Pétain chef de l’état.