Il est certainement difficile d'expliquer aux enfants ce que fut l'histoire des communistes entre 1939 et 1944. Dans le premier semestre 1941, le parti survit dans la clandestinité, ce qui est une forme de résistance, mais un an avant, il était déjà dans la clandestinité, ce qui est également une forme de résistance, mais pas contre les Allemands.
Tout ceci est complexe, et on ne devrait jamais parler d'entrée en résistance sans expliquer exactement de quoi il s'agit. Après juin 1941, les communistes se mettent en état de résistance armée contre les Allemands, résistance illustrée par des attentats d'août à novembre 1941. Tillon n'est pas entré en résistance armée avant ce moment-là. Pendant les quelques semaines, de la fin juin 1940 à août 1940, où il n'avait guère de liens avec la direction Duclos et/ou Frachon, il a dû, en tant que responsable interrégional, improviser une ligne politique qui s'est essntiellement distinguée de la ligne parisienne par l'absence de tentative de semi-légalisation consistant à faire sortir des militants de la clandestinité pour occuper le terrain. Ceci valut à beaucoup de cadres d'être internés. Après octobre 1940, les liens entre les régions sont rétablis et il est acquis que la politique de semi-légalisation a été catastrophique pour le parti. Dés lors, il n'y a plus lieu de parler de "Ligne Tillon" bordelaise qui aurait été différente de la ligne parisienne.
Emmanuel |