Bonsoir,
Vos remerciements m'ont inspiré. Ajoutons encore quelques petites précisions.
Le régime de Vichy, saisi par une fièvre répressive, ne manqua pas d'imagination pour créer de multiples polices officielles, officieuses ou parallèles. Chaque police, dans le cadre de la concurrence séculaire qui les oppose, tenait à mettre sur pied son propre service antijuif rivalisant d'efficacité avec les autres. Ce fut le cas des Renseignements généraux qui créa un service répressif sous la forme d'une brigade de voie publique. Cette brigade, divisée en plusieurs groupes, «tapait aux papiers», «contrôlait au faciès», sur la voie publique à la recherche de Juifs en contravention avec les lois du 2 janvier 1941 [*]
Leur mode opératoire est parfaitement au point. En quelques secondes, les agents installent un barrage. Tandis que les uns contrôlent les papiers, d'autres, discrètement placés l'arrière, interceptent les passants qui font demi-tour ou marquent une hésitation. Pour mieux cerner l'ignominie du régime et de ses multiples polices, ces agents de voie publique, n'hésitent pas, en cas de doute, à pousser un passant dans l'encoignure d'une porte pour un interrogatoire brutal ou pour vérifier si les hommes sont circoncis.
Le principal responsable de cette section au sein des Renseignements généraux n'était autre que le sinistre brigadier-chef, Louis Sadosky, surnommé par ses collègues : «le mangeur de Juifs».
Bien cordialement,
Francis.
[*] Les lois du 2 juin 1941
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Le Second Statut des Juifs du 2 juin 1941
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Loi du 2 juin 1941 prescrivant le recensement des juifs