Effectivement les nombreux espions s'intéressaient avant tout à l'armée et aux structures de défenses, ce qui dément déjà l'idée encore bien encrée de prétendus accords secrets, ou de commerce qui auraient protégé la Suisse.
On ne perd pas son temps à percer la défense prétendue alliée. On me répondra que les mécaniciens suisses étant très performants il n'était pas inutile de connaître quelques mécanismes, cependant les espions s'intéressaient également aux lignes de défenses, aux déplacements des troupes, et tout ce qui touchait au fonctionnement de l'armée. Le contre-espionnage étant devenu tellement performant que les Allemands finirent par préferer la collaboration de Suisses qui, avec l'accent et la langue, pouvaient mieux se fondre dans la population. Le contre-espionnage a tout de même touché l'intouchable: la Banque des Règlements Internationaux dont un des collaborateurs fut expulsé.
Concernant l'activité nazie en Suisse ce paragraphe tiré du chapitre sur l'assassinat de Gustloff en dit long:
Werner Rings La Suisse et la guerre p.67
Ce fut le jour où, à l'époque de l'effondrement du Troisième Reich, la police fédérale pénétra dans le «foyer allemand» à Berne et y saisit 30000 pattes d'épaules noires.
Les découvertes de la police montrèrent peu avant l'attentat contre Gustloff combien poussée était l'infiltration nationale-socialiste en Suisse, combien elle était ramifiée, combien utile elle pouvait être à l'espionnage politique et économique du Troisième Reich. Gustloff, que les autorités continuaient à tenir pour un homme assez inoffensif, un agent au fond correct et loyal, apparut comme une pièce maîtresse de l'Allemagne sur l'échiquier suisse
C'est à partir de l'assassinat du responable nazi en Suisse Wilhelm Gustloff que les autorités interdirent l'activité du NSDAP. |