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La description du livre


Edition du 20 mai 2011 à 20h24

Raymond Aubrac / Pascal Convert

 

"Aubrac" de Pascal Convert de Serge Desbois le jeudi 19 mai 2011 à 14h45

Quelques réflexions en vrac sur le livre de Pascal Convert.

Dans ce livre, Il y a les données inédites dues aux recherches de Pascal Convert qui s’intercalent avec les longues séances d’interview de Aubrac.

Il faudrait un autre livre pour commenter ses informations très détaillées et souvent inédites.

- Citons un exemple. L’auteur fait des hypothèses pour expliquer cette énigmatique affaire de Caluire. Ainsi page 216, dernier alinéa, le jour du 21 juin 1943, l’auteur pense qu’un signal, appel téléphonique ou autre, a été transmis à Barbie pour lui dire que tous les participants à la réunion de Caluire étaient arrivés chez le Dr Dugoujon. Mais la voiture de Barbie, une Citroën 11 CV ( Barbie n’avait vraisemblablement pas la 15 / 6 plus spacieuse ) n’avait pas la radio à bord. Les postes Radio de l’époque étaient trop volumineux. Or Barbie était en chemin vers Caluire. Il faudrait plutôt retenir le hasard malchanceux.

- Page 175. Le 9 juin 1943, Delestraint avait rendez-vous avec Hardy. Mais Hardy ne savait pas qu’il avait rendez-vous avec Delestraint. Il devait rencontrer J.G. Bernard chez Mlle Renoncourt 222 avenue du Maine près du bd Montparnasse.

- Convert nous apprend qu’en 1959 Aubry a été poursuivi pour escroquerie ? Tiens ! Il n’était pas aussi honnête que cela ! On est en droit de penser la même chose lorsqu’il a été libéré 15 ans avant par la Gestapo en octobre 43 ?

Mais revenons au long récit de Aubrac

- Celui-ci dit que les militaires de l’armée d’Armistice avait plutôt tendance à militer dans l’ORA. Si j’en crois le cheminement d’un de mes proches et de beaucoup d’autres ayant appartenu à l’Armée d’Armistice, ce n’est pas si simple. C’était peut-être vrai pour quelques officiers supérieurs qui se fondirent dans l’ORA ( Colonels Revers, Frère, Descour etc.) mais les autres, officiers subalternes, sous-officiers, ont pris des chemins divers dont beaucoup ont adhéré à l’A.S et ne connaissaient pas l’ORA. Car il ne faut pas oublier qu’ils étaient redevenus civils en novembre 1942 et qu’ils se sont ensuite dispersés.





- Page 97. Aubrac parle des « Qualités humaines » des Communistes qu’il a connus. C’est un propos surprenant d’une idéologie surannée.

- Page 165. Lucie était intervenue auprès du ct. Verneau et du cap. Mercier du 2ème Bureau à Clermont-Ferrand pour tenter de faire libérer son mari après son arrestation le 15 mars 1943. Ce qui était en bonne voie. Le juge Cohendy du côté de la Résistance, allait le libérer. Avait-elle besoin d’intimider le procureur Ducasse qui lui était pour l’ultra collaboration, avec son message de menaces envoyé de Londres ( « Ils partiront dans l’ivresse, page 25 » Lucie Aubrac). Il était habituel que des réponses aux messages vers Londres mettaient des jours et des jours. Il aurait été étonnant qu’un message envoyé vers Londres ait une réponse moins de 24 heures après. Les historiens y compris Convert s’étendent peu ou pas sur ce sujet. Quel est la part de vérité de ce que dit Lucie ?

- Page 206. Il serait intéressant de consulter les débriefings de Lucie, le 29 février et 3 mars 1944.
En effet on ne peut pas lui en vouloir d’avoir arrosé de quelques bouteilles de Champagne et de cigares, le colonel Krieger pour pouvoir pénétrer dans l’École de Lyon. C’était une démarche astucieuse. Par contre, a-t-elle arrosé les autres Gestapistes allemands et français à l’intérieur de l’École…Elle avait tout de même perçu de la Résistance 700.000 Frs. ( de 1943 soit en 2000, une dizaine de millions de centimes ). Qu’en – a – elle fait ?

- Aubrac présente ce mal des années 20 : l’antimilitarisme. Rien n’est bien pour lui surtout de la part d’un officier supérieur mais par contre il aurait bien voulu être assimilé au grade de colonel de réserve page 255 / 256.
Il avait un problème avec l’uniforme comme beaucoup d’autres intellectuels de son acabit.

- À la libération, Aubrac dit « qu’il y avait 2 sortes de patrons à Marseille, une catégorie minoritaire qui était en prison et les autres tout simplement partis, dit-il ». Il n’y avait donc que des collabos chez les patrons ? Il n’y avait même pas un seul résistant parmi eux selon lui sur plus de 500 entreprises ? C’était un prétexte pour que Aubrac « réquisitionne » les usines de Marseille. Comme ceci est bien dit. Il a voulu les nationaliser. Le 26 janvier 1945 il était démis de ses fonctions de commissaire de la République. Il n’a pas duré 5 mois.

-Par contre Aubrac a raison de dire que les prisonniers allemands n’avaient pas tellement hâte de renter chez eux. En 1947, jeune adolescent, j’habitais une maisonnette construit par les prisonniers allemands à l’intérieur d’une immense caserne au centre de la ville de Rennes (caserne du Colombier).
Une des portes était mal gardée surtout le dimanche. Aucun des prisonniers de la caserne sur environ 500, ne s’était sauvé. Pourquoi : parce qu’ils avaient peur de trouver chez eux une maison détruite. Ils n’avaient pas de nouvelles des leurs depuis longtemps. Leurs femmes étaient-elles mortes ou bien parties avec un autre…

- Il a aussi raison de dire que « à cause des Bureaux » (1er, 2ème, 3ème Bureau etc.) page 92, les chefs militaires ne lisaient pas les rapports des services secrets qui tombaient tous les jours alors que Roosevelt par exemple était toujours en prise avec le chef de l’OSS. Ceci est vrai pour Gamelin en 1940 qui avait la science infuse ( Gén. Beauffre. Le drame de 1940) ) et pour bien d’autres comme par exemple le général Navarre en Indo qui disait qu’il ne connaissait rien à l’Indo avant d’y venir et qui pourtant ne regardait pas le compte-rendu du 2ème Bureau chaque jour. Lui-même paradoxalement avait assuré naguère, la direction du service de Renseignement-Allemagne pendant plus de 10 ans.

- Voici une dérive des historiens : depuis que l’on écrit sur le sujet, depuis 1945, tous les historiens s’émerveillent devant la beauté irrésistible de Lydie Bastien. Pour moi et pour presque tout le monde à la vue des photos, Lydie Bastien était « quelconque » pour ne pas dire moins. Personne aujourd’hui ne se retournerait dans la rue pour la voir passer.

Ce n’est pas important mais imaginez que dans d’autres domaines tous les historiens comme des moutons de Panurge, feraient des erreurs d’appréciation de ce genre. Les uns répétant ce que disent les autres. Par exemple la scène où Hardy a faussé compagnie à la Gestapo le 21 juin 1943 où presque tous disent qu’il était de mèche avec elle.

Voici quelques commentaires sur ce livre important et captivant.

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