à partir de tes informations, cela va être très facile à expliquer : la propagande nazie d'après guerre, dite néo-nazie, tire un parti démesuré de la mission Hess.
Son but apparent et la lourde condamnation d'un prisonnier censé n'avoir pas de sang sur les mains (!) permettent de prétendre que l'abominable Churchill (et ses successeurs), dans une complicité étroite avec l'empire soviétique du Mal, persécute un grand humaniste, digne du Nobel.
Donc le nazisme n'engendrait pas que des monstres et, en revanche, il y en a plein chez ses adversaires.
Hess lui-même fait (et tait) tout ce qu'il faut pour donner libre carrière à cette fantasmagorie.
Dans le débat actuel, qui atteint (non pas ici), de la part des réactionnaires rivés à leurs classiques, des niveaux de rage et de férocité qu'on n'avait plus vus depuis un certain temps, certains tirent grand argument du fait que Hess, s'il avait été missionné par Hitler, aurait fini par le dire puisqu'il n'avait "plus rien à perdre".
C'est oublier qu'un tel aveu ruinerait instantanément l'image du chevalier de la paix, au profit de celle d'un membre banal d'une entreprise raciste d'une dimension et d'une cruauté inouïes.
Car il aurait été missionné par Hitler pourquoi, sinon pour tenter à toute force de sécuriser les arrières d'une impitoyable tentative d'écrabouiller les Slaves pour voler leurs terres, tout en semant partout des cadavres de Juifs ?
J'ajouterai que sur un plan personnel, introduisant dans les années 70 et 80 force demandes de libération pour raisons de santé, en arguant notamment du fait qu'il avait été déchargé à Nuremberg des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, il aurait aussi, du jour au lendemain, tout perdu sur ce tableau. |