Le "coup de la panne" est grossier. Le Dr Lang aurait surement mentionné cette incroyable (au sens étymologique du terme) coïncidence dans ses mémoires.
En fait nous savons que le chauffeur du Brigadier Masson, Sven Hinnen qui avait une femme spectaculairement belle, a reçu les confidences de Walter Schellenberg en prenant d'abondantes notes pendant que celui ci était soigné à la clinique de Billens en Suisse.
Nous savons qu'en 1951 Sven Hinnen s'est déplacé aux Etats Unis pour y vendre son manuscrit afin de faire un livre (j'ai trouvé la confirmation dans les archives américaines de NARA dans l'Etat du Maryland où une petite note dactylographiée indique que les deux éditeurs ne sont pas intéressés, laissant entendre qu'ils ne veulent pas se mettre mal avec le FBI qui ne soutient pas cette publication)
Comme toujours les motivations de Walter Schellenberg ne sont pas claires puisqu'il est lui-même en train de rédiger ses propres mémoires sur la base du Trozen document établi aveck Kersten en Suède et en s'appuyant sur les microfilms de son dossier de défenses qu'il garde précieusement mais dont on peut lire (ou photocopier comme j' l'ai fait) l'intégralité dans les microfilms de NARA.
Sven Hinnen devient d'ailleurs le garde du corps de Walter Schellenberg et fait quotidiennement le trajet entre Lausanne et Billens. Ceci n'empêchera pas une anecdote désagréable pour Walter Schellenberg impliquant Louis Gauthier le chef de la Police de Fribourg.
Le 12 Février 1952 ce même Sven Hinnen lui fait passer la frontière italienne à Brigues (après que George Ducry lui ait procuré un faux passeport suisse) et le conduit à la clinique Verbania à Pallanza pour y suivre un traitment hépathique. Or c'est le 24 février qu'André Brissaud aurait rencontré WS en Suisse. Brissaud prétend y avoir passé une semaine et en être parti autour du 29 février. A cette date, Schellenberg est suivi médicalement dans sa clinique italienne où il recevra sa femme à qui il remet ses mémoires qu'il a fini de rédiger. Il ne quittera cette clinique que le 20 mars et le domicile que décrit Brissaud correspond semble-t-il à l'intérieur du Dr Lang, que connaissait Sven Hinnen.
Schellenberg est ensuite transporté en ambulance à la clinique Fornaca dans le service du professeur Dogliotti où il va mourrir d'une occlusion intestinale le 31 Mars 1952
En avril 1953, Sven Hinnen se suicide de façon aussi mystérieuse qu'inattendue et il semble que la femme de Walter Schellenberg ait réussi à récupérer son manuscrit qu'elle ne publiera pas pour pouvoir publier les mémoires de son mari. Cependant il devait en exister une autre copie qui serait celle sur lequel Brissaud pourrait avoir mis la main. L'histoire de la panne viserait alors à prévenir la femme de Schellenberg d'empêcher Brissaud de publier le document et on peut légitimement penser que Brissaud savait par Hinnen qu'il n'avait revu sa femme qu'après être passé en Italie et ne pourrait donc pas nier ou confirmer l'origine ces écrits. Le suicid de Sven Hinnen vient à point pour fermer les dernières pistes.
Autres temps, autres moeurs... |