Bonjour,

En poursuivant mes recherches sur la "présence" de Jean Jardin dans l'historiographie, une note de bas de page de livre de Henry Rousso, "Vichy - L'évènement, la mémoire, l'histoire", me semble accablante pour le directeur de cabinet de Laval.
Sous le chapitre "La mémoire des droites françaises", sous le paragraphe "Une mémoire brouillée", Rousso écrit :

A partir de 1969, certains héritiers du gaullisme vont quelque peu abandonner les références à la tradition héroïque, et notamment Georges Pompidou. Tout d'abord, de manière moins discrète que n'ont pu le faire d'autres avant lui - Antoine Pinay, voire le général de Gaulle, pour ne citer qu'eux - le nouveau président de la République n'hésite pas à s'entourer ou à prendre conseil d'hommes d'influence au passé assez chargé, soulignant par là même indirectement à quel point certaines traditions vichystes ont continué de cheminer après la guerre dans les allées du pouvoir. C'est le cas de Jacques Benoist-Méchin, un des plus farouches partisans du nazisme dans le gouvernement Darlan, qui fera bénéficier Pompidou de sa connaissance du monde arabe, de Jean Jardin, ancien directeur de cabinet de Pierre Laval, sans oublier Georges Albertini, l'ancien socialiste, compagnon du collaborationniste Marcel Déat, qui a formé l'une des principales conseillères du président, Marie-France Garaud [1].

Le [1] renvoie à la note de bas de page suivante :

Tout comme Jean Jardin, et bien qu'il ait été plus compromis que celui-ci par son engagement ouvertement pronazi, Georges Albertini a exercé une influence non négligeable après la guerre auprès de la SFIO, de Force ouvrière, du CNPF et dans les milieux conservateurs. (...)

Bien cordialement,
Francis.