Bonsoir,
Nous ne pouvons reprocher à quiconque d'afficher ses convictions idéologiques. Mais, dans un travail de recherche sur un sujet comme les compromissions des élites, il ne convient pas de se poser en chantre du stalinisme ni de porter un regard hémiplégique sur les seuls errements - volontairement accentués - des "
suppôt du grand capital, cagoulards" et autres sobriquets dont sont affublés ceux que ALR poursuit de sa vindicte.
ALR ne s'étend pas sur l'immense collaboration germano-soviétique, écrit Christian Favre. Rappelons que le principal partenaire commercial de l'Allemagne fut l'Union soviétique. Rappelons par exemple que dès 1922, le traité de Rapallo permettra à l'Allemagne de contourner les clauses du Traité de Versailles. Par cet accord, les deux pays (Allemagne et URSS) annulent mutuellement leurs dettes. Cet accord est complété par un protocole secret qui permet à la Reichwehr de disposer, en URSS, de centres d'entraînement et de fabrication d'armements que le Traité de Versailles lui interdit de détenir. [*]
Si les relations commerciales entre les deux pays se détériorèrent avec l'arrivée au pouvoir de Hitler, elles reprirent de plus belles après le pacte germano-soviétique. En 1941, à la veille de l'invasion (Barbarossa) plus de 80% des importations allemandes provenaient d'URSS. Précisons qu'il s'agissait essentiellement de produits stratégiques (pétrole, minerais, caoutchouc...) destinés à alimenter l'effort de guerre des nazis. Et pour satisfaire son partenaire commercial frappé par l'embargo imposé par les Britanniques, Staline n'hésita à acheter des produits pour compte-propre pour ensuite les revendre et les acheminer vers l'Allemagne.
Certains auteurs estiment que sans l'apport soviétique à l'effort de guerre allemand, l'opération Barbarossa n'aurait pu se concrétiser.
Bien cordialement,
Francis.
[*] Quelques précisions ici -
- que nous devons à Christian Favre. Que Christian n'hésite pas à proposer d'autres contributions tout aussi pertinentes.