Vous avez raison : on ne va pas reprendre cette vieille discussion... Imprudences seulement ; imprudences + trahison ?
Parmi vos trois façons de voir, j'étais, jusqu'à récemment, comme vous, partisan de la troisième, mais, après moult lectures et mûre réflexion, je pencherai maintenant plutôt pour la première. En effet, pour faire court, il ne fait aucun doute que René Hardy a été arrêté et, finalement, identifié comme étant Didot par Barbie. S'il s'en est sorti indemne, c'est qu'il a accepté de collaborer. De deux choses l'une : soit il a trahi la Résistance, soit il s'est joué de Barbie (plan Vert périmé, etc.) qui aurait surpris la réunion de Caluire par un autre moyen. Mais, dans ce cas, en retrouvant Hardy à Caluire, le colérique Barbie aurait dû être furieux ; or, c'est Aubry qui est maltraité ([...] je suis giflé, la tête cognée contre le mur [...], cf. Noguères, op. cit., page 453) ; non seulement Hardy n'est pas frappé, mais il est mal fouillé (puisqu'on ne découvre pas son 6,35) et, surtout, contrairement à tous les autres, il n'est pas menotté dans le dos, ce qui lui permet de s'enfuir assez facilement malgré la présence d'un garde SS armé d'un P.-M. (N.B. Au service militaire, avec le MAT 49, je plaçais plus de 16 balles sur 32 dans la cible à 25 mètres)... Et je ne parle même pas de sa seconde évasion, tout aussi rocambolesque, alors qu'il est de nouveau aux mains des Allemands après avoir reçu une balle dans le bras tirée à environ 40 cm, et qu'on a retrouvé son pistolet avec deux cartouches manquantes bien qu'aucun témoin ne l'ait vu riposter comme le prétend Jacques Baynac... Etc.
Nicolas va être content ; j'attends son livre avec impatience ! |