Marcel Déat : Fuite de Sigmaringen vers l’Italie. - Mémoires Politiques - forum "Livres de guerre"
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La description du livre


Edition du 15 avril 2010 à 18h29

Mémoires Politiques / Marcel Déat

 

Marcel Déat : Fuite de Sigmaringen vers l’Italie. de Serge Desbois le jeudi 15 avril 2010 à 18h15

Partis avec un certain confort et de grandes valises, les Déat au nord de l’Italie vont se retrouver épuisés avec un sac à dos dans la montagne (Selon Mme Déat)

Samedi, 21 avril 1945 donc 9 jours avant le suicide de Hitler, départ de Sigmaringen.
Au petit jour, le maréchal Pétain et les quelques personnalités qui ne sont pas encore enfuies, prennent la direction de Mengen. C’est ici que, il y a 2 mois, Doriot a été tué dans sa voiture par un chasseur.

Le soir coucher à Wengen. Déjà les voitures ne sont plus groupées. De Brinon, Luchaire, le général Bridoux sont distancés. La voiture de Déat et de son épouse a des problèmes de batterie. Il neige et fait un froid de canard.

Le maréchal Pétain et son épouse gagnent la Suisse. La police suisse refuse les autres. Il est probable que le général allemand Von Salza qui accompagne les fugitifs, aurait téléphoné en Suisse.

Lundi 23. Brégenz. Feldkirch. Les fugitifs vont rester une semaine.
Le 25 avril 1945, Mussolini a été abattu
Laval et son épouse, les frères Bonnard, de Bolzano se sont envolés pour l’Espagne.
Marion sportif part à pied, on ne sait où.
Le 30 avril Hitler s’est suicidé
Le 1er mai départ
Von Salza les quitte. Arrivée à Saint Anton. Dépôt des bagages à la consigne pour alléger la voiture
Le 2 mai Landeck.
Déat et sa femme sont seul avec un compagnon
Arrivée à la nuit à Tozens. Coucher chez les paysans

Arrivée à Nauders où un général allemand leur donne de l’essence.
Col de Résia, présence de gendarmes allemands qui visent les papiers comme si rien n’était.

Les Déat descendent l’Adige et dépassent Naturno. Tout à coup des projecteurs puissants éclaire la route : Ce sont les premiers échelons de l’armada américaine, chars et fantassins qui s’avancent vers le nord.

Les Déat sont épuisés. Il n’y a plus d’essence et la voiture est à bout de souffle.
Ils montent en haut du village. Il y a plusieurs réfugiés et 2 individus qui vont signaler leurs présences.

Ils reprennent une ascension avec un sac à dos. Des paysans leur proposent une paillasse mais ne les invitent pas à manger ( Ces paysans puisent avec leur main sans cuillère dans un plat unique ).
Le soir, dans une maison voisine, un allemand en déroute s’en va en leurs laissant de la nourriture contre de l’argent.

Les Déat se reposent pour 3 semaines en usant des boites de conserves de l’Allemand et en mangeant des pissenlits.

Le 26 mai un ami vient à leur rencontre et les avise que les services secrets ont arrêté en dessous dans la vallée 2 français, un homme et une femme qu’ils avaient pris pour les Déat.
Il va falloir monter plus haut. La lassitude physique et morale les gagne. Ils sont accompagnés de Briand. Ils montent de 500m. Ils trouvent des paysans qui ont dû être alertés et qui leur conseillent de monter encore plus haut. Ils tombent sur une masure sans toit ni fenêtre. Déat a toujours sa machine à écrire et son journal.

Une paysanne accourt : « les Américains ( ou les Français ?) vous cherchent et ont pris le même chemin ». Déat abandonne sa machine à écrire et son journal et avec sa femme continue l’ascension de buisson en buisson.
Briand les quitte. Déat avec ses jumelles voit et entend une fusillade dans la vallée.
Ils redescendent plus loin dans la vallée et court-circuitent Mérano où ils seraient tout de suite reconnus.
Ils traversent des cours de ferme où on leur donne du pain. Déat jette son revolver.

Après avoir couchés dans un presbytère, ils prennent le train pour Bolzano. Les passagers sont des malheureux qui viennent des camps de concentration en Allemagne et qui partagent leur pain avec les Déat affamés…Un officier italien qui revient des camps donne son manteau à madame Déat qui claque des dents….De trains en camions, voici les Déat à Milan. C’est le jeudi 31 mai au point du jour. Voici 40 jours qu’ils ont quitté Sigmaringen.

Ils rencontrent un « Facchino » providentiel. Bien que madame Déat ne le dise pas, il s’agit tout simplement d’un agent qui vient en aide au Collabos. Il les accompagnera dans une famille au 40 Corso Bueno Aires à Milan. Dans les vitrines, on voit des photos de Mussolini et de Clara Petaci suspendus à des crocs de boucher.

Le jeudi 14 juin, départ en train pour Gênes car l’espoir pour les Déat est de prendre le bateau de l’Espagne pour l’Argentine.

Gênes, 15 via Balbi, ils louent une chambre d’hôtel pendant 22 mois où ils ne pourront pas embarquer pour l’Espagne.

Le 20 juin 1945, Marcel Déat voit dans le journal sa condamnation à mort par contumace.
Gênes manque d’électricité et surtout de chauffage. Déat pèse 53 Kgs et sa femme 43. Un amaigrissement prolongé est un mauvais signe en ces temps où sévit la tuberculose dans toute l’Europe.
Ils ont noué des relations avec un frère mariste. Pour la première fois Mme Déat confie son terrible secret.

Le dimanche 20 avril 1947, chargés de 2 valises, les Déat partent pour Turin. La mère supérieure loge Mme Déat dans une chambre de son établissement 21 via Pomba mais veut que Déat habite dans un couvent à 100m. Tous les jours il rejoint sa femme à 7 heures et regagne sa chambre à 21 heures et ceci pendant 8 ans.
Une cérémonie intime les marie religieusement le 10 juin 1947
Déat donne des cours pour survivre à "Pro Cultura", cercle féminin de français.

La tuberculose ne lâche pas sa proie. Dans ses derniers jours la mère supérieure accepte que Déat reste alité près de sa femme, 21 Via Pomba.
Il décède le 5 janvier 1955.

Les documents sur Internet nous disent que Déat est décédé au monastère de San Vito dans la banlieue de Turin. Or ce n’est pas ce que semble nous dire Mme Déat. Peut-être que dans les derniers instants a-il été transporté à monastère de San Vito ? Ou bien est-il enterré à San Vito ?

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