Bonsoir,

Walther Funk niera, comme la plupart des accusés, être informé de l'extermination des Juifs. Lorsque Goldesohn lui demanda s'il était au courant du dépôts par les SS des dents en or, des montures de lunettes, bijoux.... des victimes de camps de concentration, Funk pris "une mine d'enterrement. Il a bégayé un peu. Sans me regarder directement, il s'est levé et s'est mis à arpenter sa cellule d'un air préoccupé.

Mon Dieu, si j'avais su ces choses !

Funk avait déclaré à la cour qu'il ignorait totalement la nature des dépôts réfutant les accusations de Oswald Pohl [*]

Quand Oswald Pohl [*] m'a parlé des dépôts SS, je me suis dit que c'étaient des pièces d'or saisies à des personnes internées dans des camps de concentration . De même que tout citoyen était tenu de rapporter ses pièces d'or. [...]
Je n'avais aucune idée de la provenance de cet or des SS.

Lorsque le psy lui rappelle le témoignage de Pohl déclarant, qu'avec le consentement de Funk, la Reichsbank avait accepté ces matériaux et qu'en sa compagnie, Pohl avait inspecté les caves de la banque, Funk répéta n'avoir jamais vu les dents en or, les montres, les montures... et de donner une réponse dilatoire en se déchargeant du fardeau sur un autre :

Ces dépôts auraient dû aller au ministère des Finances. Je n'étais pas ministre des Finances. Je n'avais rien à voir avec ce ministère. [...] La présidence de Reichsbank était un gros boulot et je n'étais pas au courant de tout ce qui s'y passait. Si la banque a fait ça, elle a eu tort.

Et lorsque Goldensohn insiste pour savoir si Funk ne s'était pas posé la question sur la provenance d'une telle "marchandise" :

Les gens pouvaient mourir de mort naturelle, et ça pouvait venir ainsi, ou encore des maisons de prêt sur gages, ou je ne sais quoi. J'ignorais jusqu'à l'existence même des camps d'extermination

Bien cordialement,
Francis.


[*] Oswald Pohl était le chef du WVHA (Office Central de l’Administration et de l’Economie SS), organisme chargé de l’organisation des camps de concentration.
Jugé en 1947 par un tribunal américain, Oswald Pohl fut pendu le 8 juin 1951.