Yannick Haenel est un écrivain aux exigences esthétiques élevées qu'il énonce et sert par une plume remarquable trop rare ces temps en France et en français. Ses exigences, il les énonce sur le ton ferme de celui qui a choisi l'écriture pour le combat moral contre les multiples manifestations du nihilisme de l'époque. Il y a dans ses livres une sérénité, sérénité qui envahit progressivement son lecteur. Ses textes redonnent foi dans une création artistique contemporaine ouvertement opposée aux errances vaniteuses de l'art comptant pour rien. (ou art post-moderne effondré.)
Je n'ai pas encore ouvert Jan Karski - c'est une lecture en attente - mais Cercle en folio et Prélude à la délivrance co-écrit avec François Meyronnis* chez Gallimard/L'Infini sont devenus des livres de chevets.
Dans la polémique qui l'oppose à Claude Lanzmann, il me semble que le réalisateur de Shoah réagit quelques fois comme s'il était le détenteur exclusif et sourcilleux d'un © sur la représentation de la Shoah au cinéma et dans la littérature, mais c'est une impression... Je vais lire le roman de Haenel.

RC

* Ils animent la revue Ligne de risque.