
Cet ouvrage se veut un roman, alors qu'il évoque des faits et des personnages réels. La part de la fiction réside uniquement dans une sorte de monologue testamentaire de Jan Karski (1914-2000), jeune diplomate polonais en 1939, chargé par la Résistance en 1942 d'un rapport à son gouvernement exilé à Londres et aux autres gouvernements alliés de l'Ouest. Il avait été l'un des témoins du génocide des Juifs qui avaient alerté le monde sur ce massacre cette année-là. Envoyé à Washington au printemps 1943, il est reçu par Roosevelt le 28 juillet. Prenant comme point de départ cette scène, elle, très romancée, le monologue fait grief au président et, à travers lui, à l'humanité entière d'avoir, par antisémitisme, laissé les nazis faire tranquillement la besogne.
Après six mois de critiques élogieuses (à quelques vigoureux couacs près) et deux prix littéraires, l'ouvrage est dénoncé par Annette Wieviorka dans
L'Histoire pour "faux témoignage" début 2010 et enfin un débat s'engage, marqué notamment par des interventions de Claude Lanzmann. Haenel se défend assez contradictoirement, tantôt en plaidant l'exactitude et tantôt les droits de la fiction à tout déformer.
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