Ceci s'applique aussi et jusque dans les détails à Loustaunau-Lacau : Résistance, réseau Alliance, Buchenwald, trente kilos en moins, affection pulmonaire, représentant national après la guerre, mort prématurée des suites la déportation...
Or, lisez donc sa déposition comme témoin au procès Pétain.
"Je ne dois rien au Maréchal Pétain, mais cela ne m'empêche pas d'être écoeuré par le spectacle de ceux qui, dans cette salle, essaient de refiler à un vieillard presque centenaire l'ardoise de toutes leurs erreur".
Apparemment, vous faites partie de ces derniers.
L'auteur de cette tirade s'ingénie à n'analyser les événements de l'Occupation qu'à travers le comportement et les propos de ceux qui en causent après coup, des procès 1945 jusqu'au présent débat.
Mais dans le fond, à part la ridicule conclusion hagiographique, un assez grand accord règne sur le peu qui est dit de Vichy. Un régime fantoche, sacrifiant délibérément les Juifs étrangers, s'efforçant de maîtriser une situation qui lui échappait : du moment que Michel contresigne cela, toutes les considérations sur l'après-guerre et le traitement infligé au grand vieillard puis à sa mémoire deviennent très relatives.
J'en conclus pour ma part que l'armistice était un piège mortel, rendant, après la plus lourde défaite de son histoire, un pays complètement à la merci de son pire ennemi et de celui et du genre humain, alors que tout n'était pas perdu. Michel s'obstine à dire que c'était une bonne chose : libre à lui de sombrer dans l'illogisme. |