... mes soupçons ont été confirmés : l'idée d'un Churchill trompant son cabinet ne vient nullement d'une étude faite par l'auteur lui-même, mais de la confiance excessive qu'il fait à un ouvrage unique, et d'ailleurs bizarre : celui de David Brown The Road ot Oran (Londres, Cass, 2004).
Bizarre, car cité depuis une vingtaine d'années (notamment par Coutau-Bégarie dans son livre sur MeK, 1994) et publié seulement après la mort de l'auteur (2001), lequel avait dirigé pendant 25 ans le service historique de la Marine.
Décidément, les Grands-Bretons, depuis environ Thatcher, ont du mal avec leur histoire ! Voilà qu'on fait circuler sous le manteau pendant deux décennies l'ouvrage d'un historien on ne peut plus institutionnel qui dit pis que pendre de Churchill, et que quand on se décide à le publier les mécontents se retrouvent aux prises avec un fantôme.
Sur le coup, Bernard Costagliola s'est fait avoir. Sans doute s'agit-il du plus mauvais passage de son livre. |