> Les Allemands, et les SS en particulier, exerçaient tout
> cela: les menaces, les suggestions et les provocations
> graves et directes susceptibles d'enlever toute liberté
> d'esprit à l'intéressé.
Faux. Le lecteur intéressé consultera également la note du Consul général allemand Schleier du 11 septembre 1942
que j'ai reproduite ici, et qui révèle qu'à l'occasion de sa rencontre avec Heydrich (mai 1942), non seulement Bousquet a accepté immédiatement le principe de la déportation des Juifs étrangers internés en zone occupée, mais encore a demandé à ce que fassent également partie des convois les Juifs étrangers internés en zone "libre".
Enfin, voici comment Bousquet était décrit par ses interlocuteurs
S.S. (rapport du conseil général allemand Schleier, A.N.-WIII-89, cité
in Serge Klarsfeld,
Vichy-Auschwitz. La Solution finale en France, Fayard, 2001, p. 53) :
"Le Reichsführer S.S.
a été impressionné par la personnalité de Bousquet. Il partage maintenant manifestement la conception représentée jusqu'ici par Oberg, à savoir que Bousquet est un collaborateur précieux dans le cadre de la collaboration policière et qu'il serait un adversaire dangereux s'il était poussé dans un autre camp. Bousquet est une personnalité si forte et si active qu'il jouera certainement à l'avenir dans la politique française un rôle qui dépassera le cadre de son autorité actuelle en tant que secrétaire général à la Police."
> Loin d'être des gentlemen comme Otto von Stulpnagel
Otto Von Stülpnagel est pourtant le responsable de la politique des otages menée dès le second semestre 1941. Les ordonnances antisémites intervenant en zone occupée sont le produit de l'administration militaire. Stülpnagel approuve également les rafles effectuées en 1941, celle de mai opérée par Vichy, celles d'août et décembre prises à l'initiative du
S.S. Dannecker et à l'encontre desquelles Vichy ne proteste pas : les Juifs, à cette époque, sont les boucs-émissaires des quelques attentats perpétrés par la Résistance (cette politique de représailles antisémites étant menée dans toutes les zones sous contrôle allemand, notamment en Serbie, et dans les territoires occupés d'U.R.S.S.).
Le 15 janvier 1942, cependant, Stülpnagel témoigne de sa volonté de mettre provisoirement un terme aux rafles et aux prises d'otages :
"Quant aux représailles massives, je ne puis plus, du moins pour l'instant, et dans les circonstances présentes, m'y résoudre en conscience, ni en accepter la responsabilité directe devant l'Histoire en considération de la situation générale et des répercussions de mesures si rigoureuses sur l'ensemble de la population et sur nos rapports avec la France." Stülpnagel poursuit :
"A l'heure actuelle et jusqu'en février ou mars 1942, des difficultés de transport s'opposent aux déportations de communistes et de Juifs vers l'Est qui ont déjà été décidées... Dans cette situation, je ne peux plus procéder à d'autres arrestations et internements en nombre important." Le général allemand n'en précise pas moins qu'
"à titre de mesures de représailles, j'estime opportun le transfert éventuel à destination de l'Allemagne ou des territoires de l'Est d'un certain nombre de communistes et de Juifs déjà internés, dans la mesure où ce transfert est pratiquement réalisable et où il est conforme aux exigences de la Sicherheitspolizei
. Une telle mesure serait certainement d'une grande efficacité générale."
> ou
> comme son cousin Heinrich appelé à lui succéder,
Le cousin Heinrich dirigeait sur le Front de l'Est la 17.
Armee, laquelle a collaboré aux massacres de Juifs soviétiques perpétrés par les
Einsatzgruppen. Le 12 août 1941, il a recommandé une
"lutte accrue contre le bolchevisme et surtout dans cette optique la juiverie internationale".
> les patrons du RSHA (Himmler, Heydrich, Eichmann,
> Dannecker, Lischka, Brünner, Röthke...) furent les pires
> bandits que l'Europe ait jamais connus depuis les temps
> mérovingiens. Ils se moquaient éperdument et en toute
> saison et de la Convention d'armistice et des conventions
> de La Haye car ils avaient fait du Führer Prinzip et de
> la règle de "travailler en direction du Führer" le but de
> leur existence. Pour ce Fuhrer, lui-même, l'antisémitisme
> était le centre organisateur de sa pensée dévoyée. Il ne
> lui sacrifiait rien.
Mais alors...
Si comme vous nous l'écrivez les S.S. ne respectaient rien, pourquoi, s'apercevant, nous dites-vous, de la prétendue mauvaise volonté française de procéder aux rafles/internements/déportations, ne récupèrent-ils pas à leur profit la police française pour l'administrer directement, et effectuer eux-mêmes les rafles/internements/déportations ?
Pourquoi me dis-je que cette question restera sans réponse ?
> Ce qui s'est passé en France fut miraculeux.
Ci-dessous. - Un exemple du miracle français (camp d'internement de Pithiviers).