Laurel Leff, dans une étude fascinante consacrée au rôle du New York Times dans la diffusion de l'information sur la "Solution finale", insiste sur plusieurs facteurs qui conduisent les Occidentaux à ne pas accorder officiellement à la Shoah l'importance majeure qui est la sienne au cours du conflit. De manière générale, et ce calcul se retrouve aussi bien au Vatican qu'à la Croix Rouge ou encore à Moscou, les rédacteurs du N.Y.T. ont, passé le premier sursaut d'incrédulité, cherché à ne pas insister sur la spécificité juive des atrocités allemandes, de manière à ne pas nourrir la propagande allemande dénonçant le complot "judéo-bolchévique", outre que des déclarations fracassantes ont été jugées moins efficaces que des opérations de sauvetage menées en coulisses.
fracassantes ont été jugées moins efficaces que des opérations de sauvetage menées en coulisses.
Nous y sommes !
La grande presse et les grands ténors politiques se sont donc tus... et vous le dites-vous-même. Je n'en attendais pas tant.
Mais alors, est-ce que vous n'apportez pas de l'eau à mon moulin puisque- je le dis sans arrêt-: en juillet 42, ni Pétain, ni Laval, ni Bousquet, ni Helbronner, ni Aron, ni Einstein, ni... ne connaissaient Auschwitz.
Et que, pour l'essentiel, cette ignorance dura jusqu'en 1945.
Et que ce fut un bien mauvais calcul de la part des ténors politiques de cacher cette vérité si c'est vrai qu'ils la connussent car, contrairement à ce que vous dites, des officiers de la Wehrmacht s'indignèrent des massacres dans l'est. Le complot de Stauffenberg en est la preuve.
Mais je ne suis pas convaincu qu'ils la connussent mieux que le commun de leurs concitoyens. D'ailleurs, des massacres, d'autres que les nazis en commettaient et en particulier les Russes(Katyn) et les Japonais (Nankin). Les chambres à gaz, elles, furent inconnues. |