La petite phrase de Poliakov : conclusion - Vichy dans la "Solution finale" - forum "Livres de guerre"
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Edition du 21 décembre 2009 à 23h00

Vichy dans la "Solution finale" / Laurent Joly

En réponse à -3 -2
-1La petite phrase de Poliakov : II. Les écrits postérieurs de Nicolas Bernard

La petite phrase de Poliakov : conclusion de Nicolas Bernard le lundi 21 décembre 2009 à 22h40

De cette étude passablement longue, il en ressort deux points :

1) La petite phrase de Poliakov de 1951, sans cesse agitée par les thuriféraires vichystes, revêt une signification moins favorable à Vichy que ces derniers ne veulent l’admettre, même si elle témoigne en effet d’une indulgence ambiguë reflétant l’état lacunaire de l’historiographie de l’époque.

2) En toute hypothèse, Léon Poliakov a eu, par la suite, l’occasion d’affiner et compléter son analyse, de manière à insister sur la spécificité de l’antisémitisme d’Etat de Vichy, qui se développe dès 1940, et qui a dès lors posé les jalons des premières déportations, dans la mesure où l’Etat français, tout en excluant tous les Juifs de la société française, concentre la majorité de ses efforts contre les Juifs étrangers, qu’il souhaite faire expulser, ce qui l’amène à saisir l’opportunité offerte par les Allemands en juillet 1942. Cette distinction Juifs français-Juifs étrangers n'est pas assimilée à de l'héroïsme par Poliakov, à l'inverse de ce que formule un Michel Boisbouvier (l'ex-anonyme).

Bref, démontre finalement Poliakov dans ses derniers articles, Vichy ne négocie pas au pied du mur, ni pour sauver des êtres humains (le sort des Juifs français restant en suspens), mais pour exécuter sa propre politique raciste et complaire aux nazis.

En toute hypothèse, Poliakov n’a pas désavoué l'état de l’historiographie consécutif aux recherches menées par Serge Klarsfeld, Michael Marrus, Robert Paxton, Asher Cohen, et ainsi résumé par le premier : « Vichy a contribué efficacement à la perte d'un quart des juifs de France » mais « les Français ont puissamment aidé au salut de trois quarts des juifs de France ». Et pour cause : il était lui-même parvenu à cette conclusion bien avant ces historiens.

C’est pourquoi, recycler à l’infini une phrase isolée et équivoque d’un ouvrage datant de 1951 pour tenter de nier l’évidence culpabilité du régime de Vichy dans les persécutions et les déportations antisémites n’est pas faire œuvre d’Histoire. Mais de propagande.

*** / ***

lue 3387 fois et validée par LDG
 
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1 Merci... de Herbefol 21 déc. 2009 23h34
2 Quelle avalanche. de Boisbouvier 22 déc. 2009 01h37
3 En effet de Nicolas Bernard 22 déc. 2009 11h07
1 Bravo ! de 13emeDBLE 21 déc. 2009 23h39
2 DAK de Herbefol 21 déc. 2009 23h50
3 Moi de même de Nicolas Bernard 21 déc. 2009 23h56
4 pas tout de suite... de 13emeDBLE 22 déc. 2009 08h58
3 le papier a été publié dans Histomag'44 n°73 de 13emeDBLE 26 mars 2012 09h35


 

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