Mais on sait que Mandel ne peut pas encaisser Weygand, et pourtant la version de Benoist-Méchin est bien la bonne et on remarquera que c'est le Conseiller militaire du... Président de la République, Alber Lebrun, qui apporte l'information.
Que dit le général Weygand de l'incident du 13 mai: je cite:
"... Au cours de la séance, le lieutenant-colonel Chapuis,de la maison militaire du Président de la République, pénétra dans la Salle du Conseil pour me mettre au courant d'une communication téléphonique que venait de recevoir le capitaine Gasser: le général Dentz rendait compte que des éléments avancés allemands occupaient Pantin et que l'ennemi entrerait à Paris le lendemain. Tandis qu'il était encore au téléphone, le capitaine Gasser se trouva en communication avec un officier de service au Ministère de la Marine. Cet officier lui fit connaître qu'un gouvernement communiste se serait constitué à Paris, où la police et la garde auraient été désarmées.
Je mis le gouvernement au courant de ces deux informations et sortis pour appeler au téléphone le général Dentz; celui-ci me confirma la nouvelle de l'approche des Allemands, mais démentit formellement la seconde, ce que j'annonçais au Conseil des Ministres. De son côté, le ministre de l'intérieur avait fait téléphoner au Préfet de Police, Mr Langeron, qui fit une réponse analogue.
Je n'ai mentionné cet incident dans ses détails qu'en raison de l'importance politique qu'on a essayé de lui donner par la suite..."
Fin de citation.
Comme on le voit, Weygand n'a jamais cherché à utiliser ce bobard pour "terroriser" le gouvernement. Il rend compte et se renseigne immédiatement pour confirmer ou infirmer la nouvelle.
Source: "Mémoires de guerre " du général Maxime Weygand, Tome III "Rappelé au service". Ed Flammarion. 1950 |