Les écrits de Poliakov représentent, n'en doutons pas, une excellente base. Cela dit, et comme le fait remarquer Nicolas Bernard, ils sont souvent lacunaires, en grande partie à cause de leur âge. Dans "Les Juifs en France sous l'occupation italienne", ces lacunes apparaissent nettement à la lumière des nouvelles études qui ont été menées sur le sujet. En France comme dans les Balkans, la protection (relative) des Juifs était dictée davantage par la volonté d'affirmer aux Allemands et aux autorités locales collaborationnistes (vichystes, oustachis, etc.) une souveraineté ferme et entière sur les territoires administrés par l'Italie (reléguée, depuis le printemps 1941, au rôle d'Etat subalterne du Reich), que par la "charité légendaire" du peuple italien (expression qui résume grosso modo la pensée de Poliakov, mais aussi de bien d'autres, comme Amouroux, etc.), même si j'estime que ce dernier critère n'est pas non plus à exclure totalement. |