Bonjour,
En attendant de rendre à Ghémard ce qui appartient à Ghémard, je te propose, par "le chemin plus court", ce que, à propos du Gabon, François Broche nous en dit dans son livre "L'épopée de la France libre".
*** Le 24 octobre, de Gaulle arrive à Brazzaville, "très détendu, rasséréné par l'atmosphère de loyauté, de confiance et de résolution dans laquelle baigne le pays; puissamment intéressé par tout ce qu'il avait découvert" (Larminat). Dans la capitale administrative de l'AEF, l'accueil n'est pas moins chaleureux qu'à Fort-Lamy, mais sans débordement. C'est que l'on y est mieux à même d'y mesurer les difficultés et les périls que nécessitent la survie économique et l'effort de guerre. Dès son arrivée au Congo, de Gaulle met au point le plan d'action destiné à prendre directement le Gabon. L'affaire est délicate : les forces vichystes sont nombreuses, bien équipées, largement soutenues par les colons; leur chef, le général Têtu, gouverneur de l' AEF, a reçu l'ordre de s'opposer à l'agression par tous les moyens. De Gaulle obtient de Churchill que l'escadre anglaise stationne au large de Libreville, non pour intervenir directement mais pour empêcher l'acheminement de renforts venus de Dakar.
L'opération, conduite par Leclerc, secondé par Koenig, débute le 27 octobre: deux colonnes s'emparent du poste de Mitzic. Le 5 novembre, assiégée par une colonne commandée par le lieutenant-colonel André Parant, nommé gouverneur du territoire, la garnison de Lambaréné se rend. Trois jours plus tard, un bataillon de Légion, commandé par Koenig, débarque près de Libreville, tandis que plusieurs Lysander emmenés par le commandant de Marmier bombardent l'aérodrome. Le 9, deux navires français (le "Savorgnan-de-Brazza" et le "Commandant-Dominé") se présentent dans la rade. La résistance des troupes vichystes n'excède pas quelques démonstrations qui tiennent davantage du "baroud d'honneur" que d'une riposte vigoureuse - bien qu'il faille déplorer une vingtaine de morts. Sans compter l'ancien gouverneur Masson qui, après avoir rallié la France Libre et s'être ensuite déjugé, choisit de se pendre à bord du "Savorgnan-de-Brazza" qui le ramène en France (16 novembre 1940). *** p.97.
Ce texte, bien sûr, ne répond pas à ta question. Il est vraisemblable que les anciens de la 1e Cie de Chars, optimistes irréductibles, considéraient la cause entendue dès que de Gaulle confie la reconquête du Gabon à Leclerc et Koenig.
Bien cordialement,
Francis. |